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L’inclusion financière, «un engagement fort» de Bank Al-Maghrib (Jouahri)

L’inclusion financière, «un engagement fort» de Bank Al-Maghrib (Jouahri)

 

L’inclusion financière au Maroc constitue un «engagement fort» de Bank Al-Maghrib et l’un des principaux vecteurs d’une stratégie globale de développement du secteur financier à l’horizon 2020, a affirmé, jeudi à Charm El-Cheikh, le Wali de Bank Al-Maghrib Abdellatif Jouahri.

Cette stratégie globale vise à la fois «l’approfondissement du marché bancaire national, le développement des marchés de capitaux et le positionnement du Maroc en tant que hub financier régional», a ajouté Jouahri, président de la 40e session du Conseil des gouverneurs des banques centrales arabes, lors de la séance d'ouverture du Forum mondial sur les politiques d'inclusion financière, co-organisé par l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) et la Banque Centrale d’Egypte.

Bank Al-Maghrib avait, d’ailleurs, fait part de son engagement à promouvoir l’accès et l’usage de services financiers de qualité sur des bases saines et solides, a-t-il indiqué, rappelant que cet engagement a été annoncé en 2013 à travers la déclaration de Maya et réaffirmé, en 2016, dans le cadre de la feuille de route d’alignement du secteur financier aux objectifs de développement durable à l’occasion de la COP22, tenue à Marrakech.

Cet engagement, a-t-il poursuivi, «s’est traduit par de nombreuses actions que nous avons entreprises, avec l’implication des acteurs publics et privés et qui ont porté sur l’ensemble des dimensions de l’inclusion financière notamment la bancarisation des différents segments de la population, l’éducation financière, la protection du consommateur, le financement des TPME et la promotion de l’innovation dans les offres des institutions financières».

La Banque Mondiale et le FMI avaient mis en avant ces avancées lors de leur dernière mission d’évaluation du secteur financier FSAP, conduite en 2015, a rappelé le Wali de Bank Al-Maghrib, soulignant que l’évolution du taux de bancarisation qui a atteint 70% à fin 2016 alors qu’il ne dépassait pas 25% dix années plus tôt, renseigne sur ces avancées.

 

La stratégie nationale d’inclusion financière en passe d’être finalisée

 

Pour autant, a-t-il fait observer, «force est de reconnaître que nous avons encore des défis à relever, en l'occurrence les disparités entre le monde rural et urbain, entre les genres, l’amélioration de la qualité des données et le développement d’un dispositif efficace de mesure d’impact».

«Ces défis nous rappellent la nécessité de continuer à unir nos efforts, aussi bien aux niveaux national, régional et international et à nous mobiliser de manière globale et harmonisée pour leur apporter une réponse adéquate», a insisté Jouahri.

Face à cette situation, Bank Al-Maghrib s'est engagé à traiter ces disparités, dans le cadre d’une stratégie nationale d’inclusion financière de long terme, qui est en passe d'être finalisée avec le ministère des Finances et en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes publiques et privées, a fait savoir Jouahri.

Jouahri a rappelé que selon les résultats de la dernière enquête FINDEX de 2014, seulement 29% des adultes dans le monde arabe ont accès aux services financiers formels contre 69% en Asie de l'Est et au Pacifique, à titre d’exemple.

Selon lui, ce taux ne dépasse pas 24% pour ce qui est des femmes et est seulement de 7% pour les populations à bas revenus et les jeunes de 15 à 24 ans, sans tenir compte des migrants et des réfugiés, dont le nombre ne cesse d’augmenter dans la région et qui semblent être exclus du système financier formel.

Ceci étant, l’inclusion financière est devenue un facteur important d’efficacité économique et d’équité sociale, a relevé le Wali de Bank Al-Maghrib, précisant qu'en effet, les organisations internationales et les instances de normalisation, notamment la Banque Mondiale, le G20, les Nations Unies et la Banque des Règlements Internationaux ont, depuis près d’une décennie, souligné la nécessité pour les pouvoirs publics d’adopter des politiques et des stratégies nationales pour surmonter les facteurs d’exclusion et offrir aux populations, individus et entreprises, un environnement financièrement inclusif.

Jouahri a ainsi indiqué que l’AFI encourage et soutient les initiatives régionales pour transmettre ses valeurs qui s’affirment de plus en plus au niveau international. C’est ainsi qu’elle a accompagné la naissance de 3 initiatives régionales : l’Initiative Africaine sur les Politiques de Services Financiers via la Téléphonie Mobile, l’Initiative Régionale des Iles du Pacifique ainsi que l’Initiative pour l’Inclusion Financière dans l’Amérique Latine et les Caraïbes.

Selon lui, ce modèle a prouvé sa pertinence, en favorisant l’analyse approfondie des barrières spécifiques à chaque région et le développement de politiques efficaces et adaptées au contexte social et économique des populations.

Le Forum mondial sur les politiques d'inclusion financière, dont la séance d'ouverture s'est déroulée en présence du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, vise à contribuer à l'élaboration de politiques d'inclusion financière, à la mise au point de mécanismes de contrôle financier et à l'évaluation de l'impact direct de ces derniers sur les économies nationales.

Placé sous le thème "Exploration de la diversité, promotion de l'inclusion", ce Forum réunit 800 participants provenant de plus de 94 pays et représentant 119 institutions, entre ministères des finances et banques centrales, qui passeront en revue les initiatives et actions menées par les Etats membres de l’AFI en vue de l'adoption des principes de l'inclusion financière.

 

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