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Instruments alternatifs : "le Maroc a vocation à devenir un pionnier sur le continent"

Karim Hajji, DG bourse de casablanca

 

Le DG de la Bourse de Casablanca revient sur les effets attendus des instruments financiers alternatifs sur la Bourse.

 

Finances News Hebdo : La Bourse de Casablanca organise avec Maroclear et Finance News le 3ème Meeting de l’information financière autour des thématiques de la finance verte et de la finance participative. Quels sont les enjeux de cet événement et qu’en attendez-vous ?

 

Karim Hajji : La finance participative et la finance verte forment les deux volets majeurs de ce que l’on nomme les «instruments financiers alternatifs», qui offrent de nouveaux horizons aux organismes boursiers et financiers, mais aussi aux gouvernements et aux Etats.

Prenons l’exemple de la finance participative qui a fait une entrée remarquée au Maroc et qui le positionne désormais comme un territoire précurseur en Afrique. Bank Al-Maghrib a récemment accordé des agréments de banques participatives à cinq banques marocaines et l’émission de premiers sukuks souverains aura lieu dans le courant du premier semestre.

La Bourse de Casablanca a d’ailleurs été parmi les premiers organismes au Maroc à promouvoir la finance participative, pour laquelle nous avons initié, conçu et organisé de nombreux évènements et rencontres ces dernières années.

En matière de finance verte, le Maroc est également pionnier : il a fait des énergies renouvelables un véritable levier de développement de son économie et un domaine dans lequel il est aujourd’hui une référence mondiale. Des émissions de green bonds ont ainsi été faites par des entreprises de premier plan, dont Masen, la BMCE ou encore la BCP.

La Bourse de Casablanca a, quant à elle, pris très tôt la mesure des enjeux du développement durable auprès des places financières de la région. En marge de la COP22, avec l'Autorité marocaine du marché des capitaux et Maroclear, nous avons lancé The Marrakech Pledge : La promesse de Marrakech pour la promotion des marchés de capitaux verts en Afrique, qui s’adresse aux régulateurs et aux Bourses africaines et réunit les engagements de 25 pays, qui se sont accordés pour atteindre deux objectifs : mettre en place des systèmes de marchés de capitaux résilients au climat en Afrique, et favoriser la montée en puissance de mécanismes de financement du climat alignés sur les spécificités des structures économiques du continent.

Cette initiative inédite doit précisément nous permettre de doter l’Afrique d’un modèle performant de financement green de nos économies.

C’est donc dans ce contexte, fidèle à son rôle de promoteur du marché financier et en tant que soutien au développement des entreprises par l’accès au financement, que la Bourse de Casablanca co-organise cette année encore le Meeting de l’Information financière.

Cette 3ème édition donnera non seulement des informations précieuses sur les instruments financiers alternatifs, mais elle permettra en outre de répondre à des questions majeures sur leurs implications en matière de réglementation, de développement et de fiscalité.

 

F.N.H. : Le développement de ce marché est-il susceptible de donner un coup d’accélérateur à la BVC ? Comment les véhicules d’investissement dédiés à la finance verte peuvent-ils dynamiser la Bourse de Casablanca ?

 

K. H. : En tant que gestionnaire du marché boursier, le premier rôle de la Bourse de Casablanca est de financer l’économie marocaine et, à ce titre, de proposer des produits et des services adaptés au contexte national et aux besoins des opérateurs locaux et internationaux.

Parce qu’ils sont en mesure d’attirer des investisseurs mondiaux, les véhicules d’investissement dédiés à la finance participative ou à la finance verte ont un rôle à jouer dans la dynamique que nous souhaitons apporter au marché. Comme indiqué précédemment, le Maroc a même vocation à devenir un pionnier en la matière sur le continent africain.

Proposer des produits de financement vert ou alternatif permettra à la Bourse de Casablanca d’enrichir son offre de produits et, in fine, d’intéresser des investisseurs attirés par des produits autres que ceux dits «conventionnels». Cette démarche répond aussi aux besoins d’un certain profil d’émetteurs, qui sont à la recherche d’instruments «alternatifs» pour lever des fonds et financer leur développement. ■

 

propos recueillis par A.E

 

 

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