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«Il y a une vraie précarité du réseau d’agents et de courtiers»

«Il y a une vraie précarité du réseau d’agents et de courtiers»

 

La 3ème Rencontre annuelle de la Fédération nationale  des agents et courtiers d’assurances (FNACAM) s’est tenue récemment à Casablanca. Une occasion pour les professionnels de passer en revue l’actualité du secteur et de partager ses perspectives.

Khalid Aouzal, président de la FNACAM, dresse le tableau d’une profession de plus en plus précaire, d’autant que les compagnies ne semblent pas enclines à revoir à la hausse la rémunération des intermédiaires.

 

 

Finances News Hebdo : Quelle est la particularité de cette troisième rencontre annuelle tenue par la
FNACAM ?

Khalid Aouzal : A chaque fois que nous avons organisé une rencontre, nous avons mis un thème d’actualité qui nous semble opportun. Nous donnons la parole à la fois aux régulateurs et au Directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR) pour parler de sujets d’actualités.

Chaque année nous traitons d’un sujet différent. L’année dernière, nous avions traité des risques construction et de l’assurance Takaful en invitant des spécialistes en la matière. Cette année, nous allons parler d’une grosse problématique qui inquiète le marché et les assureurs. Il s’agit de la fraude, et plus particulièrement de la fraude au niveau des sinistres.

La vraie particularité, c’est que cette année nous avons invité des clients à venir parler de leurs perceptions du management des risques. Ces clients de grandes entreprises ont présenté, lors de panels, leurs points de vue des risques.

 

F.N.H. : Comment le secteur se porte-t-il aujourd’hui ? 

Kh. A. : Il y a deux grands secteurs : celui des assureurs et celui du réseau de distribution. Les assureurs gagnent un argent astronomique depuis des décennies, alors que du côté du réseau de distribution, les opérateurs augmentent d’une année à l’autre au moment où leurs rémunérations diminuent. Il y a une vraie précarité en ce qui concerne le réseau d’agents et de courtiers au Maroc.

 

F.N.H. : La Loi de Finances se prépare actuellement. Avez-vous bon espoir que vos revendications soient cette fois-ci entendues, notamment sur la TVA ? 

Kh. A. : La TVA est un vrai sujet de discussion entre la FNACAM et la Direction générale des impôts depuis des décennies. Le projet de Loi de Finances de l’année dernière qui devait toucher cette TVA a été une excuse je dirais, pour réenclencher une discussion avec la Direction générale des impôts.

Nous avons tenu des séances de travail avec eux, avons adressé un mémorandum, et avons été reçu par le Directeur général des impôts qui a été d’une écoute positive. Il nous a mis en relation avec la Direction de la législation et d’autres cadres de la Direction des impôts avec lesquels nous avons échangé. Nous attendons les résultats de ces discussions. Nous avons espoir à ce que le Maroc passe le cap et abroge cette TVA indument supportée par les intermédiaires.

 

F.N.H. : Comment se portent vos relations avec les compagnies d’assurances ? Le chantier de la révision de votre rémunération est-il sur la bonne voie ?

Kh. A. : Franchement non ! Les assureurs ne semblent pas enclins à revoir leurs positions quant à la rémunération qu’ils allouent aux intermédiaires, alors que ceux-ci fournissent plus de travail qu’avant. Toute la gestion pèse sur les intermédiaires. Je pense qu’à un moment il faut faire en sorte que la corde ne casse pas et qu’ils aient à l’esprit que les commerciaux soient convenablement rémunérés.

 

F.N.H. : Quels sont les risques auxquels sont confrontés aujourd’hui les agents et courtiers en assurances ?

Kh. A. : Les risques de fermeture. Ceux-ci se comptent par dizaines chaque année. L’année dernière, il y a eu près de 350  agents et courtiers qui ont réussi l’examen professionnel. Logiquement, ils devraient faire leur entrée sur le marché en 2018 et en 2019. Mais en face, chaque mois il y a des fermetures d’agences. Comme je vous le disais, les rémunérations sont tellement faibles que les intermédiaires n’arrivent pas à s’en sortir.

 

F.N.H. : Quelle pourrait être la solution ? 

Kh. A. : Le nombre de points de ventes croit plus vite que la croissance des primes d’assurances. Le gâteau ne grandit pas plus, donc forcément, il y a un partage entre toutes ces personnes qui se réduit. Les intermédiaires n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins.  ■

 

 

Propos recueillis par L. Habboul

 

 

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