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«Il est indispensable d’adopter la blockchain»

Fathia Bennis : «Il est indispensable d’adopter la blockchain»

 

Pour la PDG de Maroclear, le dépositaire centrale marocain, la blockchain, la cyber sécurité et la fintech sont les défis technologiques qu’il est nécessaire d’adopter «si nous souhaitons devenir un hub financier régional». Et le plus tôt sera le mieux. Entretien.

 

Propos recueillis par Badr Chaou

 

Finances News Hebdo : Que représente le WFC pour le Maroc ?

Fathia Bennis : C’est une excellente promotion pour la place financière du Maroc, d’autant plus que nous assistons à la présence de plusieurs pays étrangers qui n’étaient jamais venus au Maroc et n’avaient jamais participé à un «World Forum of Csds» auparavant.

Cela prouve que le Maroc a une bonne image auprès des autres places financières du monde, et que les gens sont prêts à partager avec nous leurs expériences et nous aider à nous développer.

 

F.N.H. : Quel est l’enjeu aujourd’hui des nouvelles technologies ?

F. B. : Ce qui nous intéresse concrètement, est de trouver le moyen d’atteindre les meilleurs standards par rapport à toutes ces nouvelles technologies que sont le blockchain, la fintech de façon générale et la cyber sécurité.

On sait pertinemment qu’il y a une certaine inquiétude par rapport à ces technologies, car elles sont nouvelles pour nous, mais il est indispensable de les adopter si nous souhaitons devenir un hub financier régional. Il faut que nous nous insérions dans cette chaîne de valeur afin de pouvoir être plus transparents encore et de réduire les risques d’erreur. C’est important pour l’ensemble des opérateurs en termes de visibilité et de coûts.

Maintenant, il faut passer par une étape d’apprentissage, d’où cet événement organisé à Marrakech (WFC) ; car ces nouveautés peuvent désarçonner, mais il ne faut pas avoir de crainte et, personnellement, je pense que c’est l’avenir des marchés.

 

F.N.H. : Où en est le Maroc par rapport à ces nouvelles technologies ?

F. B. : Nous sommes dans une bonne perspective, mais le Maroc était dans une position d’acheteur attentiste. Autrement dit, on attendait que ces technologies se développent pour les acheter à l’international.

Aujourd’hui, le Maroc veut se positionner dans le peloton de tête du wagon du développement de ce marché afin que l’on soit avisé, et cela ne nous coûte pas cher, pour ensuite apprendre et développer nos propres technologies. L’objectif étant de pouvoir se positionner par la suite en tant que conseiller des autres pays dans ce domaine.

Je signale que notre pays a déjà contribué au développement de certaines places africaines avec les systèmes que nous avons aujourd’hui. Je suis sûr que nous relèverons les défis, car nous avons les compétences nécessaires, et il faut juste savoir en user de la bonne manière.

 

F.N.H. : Quel est l’état d’avancement de l’interconnectivité des dépositaires centraux ?

F. B. : Nous avons assisté lors de ce Forum (WFC) à la présence de la majorité des dépositaires internationaux. Leur présence est en lien avec leur interconnectivité. Tout ce qui se fait aujourd’hui est dans le but d’échanger sur nos avancées respectives, et savoir comment chacun peut s’améliorer. Plus, nous autres les dépositaires, serons nombreux dans ce type de manifestation, plus nous pourrons créer une sorte de fédération globale, vu que nous aurons un échange permanent, de bout en bout. Ça nous permettra d’avancer main dans la main, car les dépositaires centraux sont avant tout dans une optique de service public, et nous devons rendre efficace notre place.

Il est normal que nous observions donc les meilleures pratiques de ceux qui ont commencé bien avant nous pour nous mettre à niveau.

 

F.N.H. : Peut-on parler de standardisation des pratiques des dépositaires centraux ?

F. B. : Je pense que c’est le cas, même si le mot standardisation me gêne un peu. Je pense que nous nous dirigeons vers un consensus de la part des dépositaires centraux. Car plus nous nous réunissons, plus nous nous associons sur certaines pratiques. Ça permet d’être de plus en plus efficace et transparent, et c’est l’ensemble du marché qui y gagne.

 

F.N.H. : Comment fédérer les acteurs du marché marocain autour de ces nouvelles technologies ?

F. B. : Je pense que c’est déjà fait. Nous avons déjà eu une réunion entre le Fonds monétaire international et Bank Al-Maghrib autour de ce sujet. Dès lors que la Banque centrale est convaincue qu’il faut aller vers la blockchain, mettre en place une réglementation adéquate et assurer la sécurité de la chaîne de valeur, l’ensemble du marché suivra alors et sera fédéré. L’Autorité marocaine du marché des capitaux est également convaincue que c’est la bonne technologie à adopter. Il faut aller vers cette révolution qui va créer d’autres compétences ainsi que de nouvelles chaînes de valeurs. Il faut donc suivre, développer et créer pour ne pas être dépassé par ces avancées là.

 

F.N.H. : Nous savons maintenant que l’Australie va insérer la blockchain dans sa Bourse. Le Maroc se positionnera-t-il en tant qu’observateur pour ensuite faire un constat, ou suivra-t-il instantanément ce genre d’initiative ?

F. B. : Nous étions présents avec nos ingénieurs lors de cette annonce; nous jugeons que nous avons les capacités pour suivre. Le but encore une fois est de ne pas s’attarder dans l’observation et tirer rapidement les meilleures leçons des expériences des autres. ◆

 

 

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