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Finance participative : l’écosystème toujours en stand-by

Finance participative : l’écosystème toujours en stand-by

 

Banques, assurances, refinancement ou encore marché des capitaux : l'écosystème participatif peine à prendre son envol. Pourtant, l'appétit des opérateurs est réel.

 

 

Bientôt une année que Bank Al-Maghrib a délivré les tickets de sortie à 5 banques et 3 fenêtres participatives. Mais il a fallu attendre le deuxième semestre pour voir les premières banques se lancer.

Un démarrage timide où l'offre de financement reste limitée et non sécurisée pour le client à cause de l'absence de Takaful. Là aussi, bien que les opérateurs soient optimistes et impatients, le cadre réglementaire est toujours absent.

Fouad Harraze, Directeur général d'Al Akhdar Bank, intervenait récemment lors d'une rencontre organisée par la Chambre de commerce britannique au Maroc sur le sujet. Il assume un statut défensif sur le marché.

«Nous avons démarré avec une seule agence, celle de notre siège à Rabat. La clientèle est demandeuse de produits de la banque au quotidien et s'impatiente pour les produits de financement. Mais, pour l'heure, le seul produit réglementé est la Mourabaha immobilière. Les autres produits devraient arriver durant les semaines à venir, mais la visibilité est faible».

Et d'ajouter que l'absence de Takaful oblige la banque à personnaliser son offre : «Nous étudions la demande, et selon les capacités du client, nous développons une offre personnalisée ou demandons au client d'attendre l'assurance Takaful. Il ne faut pas oublier que l'assurance est d'abord à l'avantage du client».

Même son de cloche, ou presque, du côté de Koudama Zeroual, Directeur général du projet Assurances Takaful de Wafa Assurance. Pour lui, «le taux de pénétration de l'assurance conventionnelle, inférieur à 4% au Maroc, montre que le Takaful comme le conventionnel ont un important potentiel au Maroc. Tout cela à condition d'innover, d'éduquer et de vulgariser». Et d'ajouter que «lorsque l'on regarde ce qui s'est passé dans d'autres pays, notamment en Asie, les assurances Takaful ont démarré avec des produits similaires aux produits classiques, avant d'innover et de s'en détacher».

Mais au Maroc, le secteur n'en est pas encore là. Il faudra en effet d'abord que la réglementation entre en vigueur. «Si vous me demandez une date, je dirais 2018. Je n'en sais pas plus», a indiqué Zeroual.

En effet, le chantier Takaful au Maroc a démarré en 2016 au Maroc, bien après la réforme de la loi bancaire qui a introduit les banques participatives. D’où le décalage existant entre les deux secteurs.

 

Sukuk souverain : toujours pas de visibilité

 

Si théoriquement la loi sur la titrisation permet une sortie de l'Etat en Sukuk Ijara et si, théoriquement, l'appétit des investisseurs peut se compter en dizaines de milliards de dirhams pour ces produits, sur le terrain, les opérateurs n'ont toujours pas de visibilité.

Ikhlass Mettioui, directeur gestion de l'épargne à l'AMMC, a annoncé des rencontres entre l'Autorité et le Conseil supérieur des Ouléma dans ce sens. Une prise de contact pour mieux cerner le cadre réglementaire, a-t-elle expliqué. De son côté, Houda Chafil, Directrice générale de Maghreb Titrisation, a rassuré les opérateurs sur les avancées du dossier.

Mais, une chose est sûre, il faudra s'armer de volonté et de patience pour voir l'écosystème complet se mettre réellement en marche.

 

 

A.H

 

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