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Crédits bancaires : La machine se grippe à nouveau

Crédits bancaires : La machine se grippe à nouveau

 

Malgré une baisse des taux débiteurs, les crédits de trésorerie reculent de 5,3% d’une année à l’autre.

Les crédits à l’équipement pour les entreprises publiques enregistrent une progression de 36% en glissement annuel.

 

 

Depuis au moins le début d’année, la machine de production des prêts bancaires tourne au ralenti. À fin mai, le taux de croissance des crédits se stabilise à 2,5% en glissement annuel, selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib (BAM). Trop faible pour soutenir l’activité économique.

Les bonnes intentions des banques de prêter se voient davantage réduites devant un malaise social qui visiblement contamine l’ensemble de l’économie et la confiance des opérateurs.

D’ailleurs, la Banque centrale dans son rapport trimestriel a clairement expliqué que la campagne de boycott qui vise certains secteurs, pourrait constituer une source non négligeable de pressions sur l’économie nationale, même si Abdellatif Jouahri dit ne pas avoir suffisamment de données, ni de recul, pour en évaluer l’impact.

Ce dernier affirme aussi qu’une réunion avec la CGEM et les banques devrait se tenir dès la rentrée, pour discuter des pistes de relance du crédit bancaire et pour actualiser l’information.

Sur les crédits à court terme, les banquiers poursuivent leur rationnement au détriment des entreprises. Les crédits de trésorerie, qui financent leur besoin en fonds de roulement sont désespérément dans le rouge depuis juin 2017.

D’une année à l’autre, la baisse sur ce segment de crédit est de 5,3%. Autrement dit, sur cette catégorie de financement, les banques ont distribué 8,61 milliards de DH de moins qu’en mai 2017. L’allongement des délais de paiement n’est pas étranger à cette situation.

Cette décrue intervient pourtant au moment où les taux débiteurs appliqués sur cette catégorie de prêts ressortent en baisse de 22 pbs au premier trimestre.

 

Les EEP en soutien

 

Par secteur institutionnel, les concours alloués au secteur non financier ont progressé de 4,2% en mai après 4,1% en avril, attribuables à l’accélération du rythme de progression des crédits aux entreprises non financières publiques à 26,4% au lieu de 18,4% au cours de la même période.

En zoomant, il ressort que les prêts à l’équipement pour les entreprises et établissements publics (EEP) affichent la meilleure progression en glissement annuel, augmentant de 36%, soit plus de 44 milliards de DH de prêts accordés.

Ces géants étatiques, qui consentent un certain nombre d’investissements particulièrement budgétivores, n'ont pas beaucoup de difficultés à lever des fonds auprès des banques, la garantie de l'Etat étant un atout supplémentaire. Ces derniers devraient continuer à soutenir la croissance du crédit bancaire en 2018, avec un volume d’investissements prévisionnel de 107,57 milliards de DH.

Les entreprises du secteur privé ne peuvent pas en dire autant : les crédits aux sociétés non financières privées ont décéléré à 1,6% après 2%. Cela en dit long sur la conjoncture économique qui prévaut actuellement.

 

Un taux de sinistralité de 7,85%

 

Sur un rythme annuel, les créances en souffrance évoluent plus rapidement que le crédit bancaire en marquant une progression de 3,7%. En valeurs, le portefeuille global des créances à risque a totalisé 65,3 milliards de DH à fin mai, soit 2,31 milliards de DH de plus qu’en 2017. Le taux de sinistralité, lui, ressort à 7,85%.

Soulignons que les impayés des ménages continuent de progresser, au moment où une accalmie est enregistrée au niveau des entreprises. D’après ces derniers chiffres, l’encours des créances en souffrance sur les ménages enregistre une hausse de 6,1% à fin mai, alors que celui sur les sociétés non financières privées ne progresse que de 1,2%.

 

Par Y.S

 

 

 

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