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Concurrence bancaire : un modèle monopolistique

Concurrence bancaire : un modèle monopolistique

 

À l’instar de plusieurs pays développés et émergents, le secteur bancaire marocain affiche une concurrence monopolistique. Les banques participatives et les fintechs, représentent des nouveaux défis au secteur bancaire qui devraient l’inciter à être plus concurrentiel. C’est ce qui ressort, entre autres, des travaux de recherche menés par Bank Al-Maghrib.

 

L’analyse menée dans le cadre de ce travail montre que le secteur bancaire marocain affiche un degré de concentration modérément élevé. Néanmoins, l’utilisation du modèle de Panzar et Rosse pour évaluer le pouvoir de marché des banques indique une situation de concurrence monopolistique, à l’instar de plusieurs pays développés et émergents.

Ce résultat corrobore les conclusions des études antérieures ayant évalué le degré de concurrence du secteur bancaire marocain, affirment les chercheurs. Les résultats qui ressortent de cette analyse ont également permis de conclure que la concurrence entre les banques marocaines s’est nettement renforcée entre les périodes 2000-2008 et 2009-2015.

Au Maroc, l’analyse de la distribution du réseau des agences en plus de la densité bancaire conclue à une progression considérable de la couverture spatiale des services bancaires, ce qui témoigne d’une concurrence accrue entre les banques pour être davantage à proximité des clients.

Cette amélioration reflète le progrès notable constaté au niveau du taux de bancarisation, qui est passé de 37% en 2006 à 68% en 2015: "La stratégie de proximité des banques marocaines à travers l’ouverture d’agences dans différentes régions et la conquête de nouveaux clients ne peut que stimuler la concurrence entre ces banques", peut-on lire sur le document de recherche.

Ainsi, la stratégie de proximité des banques marocaines à travers l’ouverture d’agences dans différentes régions et la conquête de nouveaux clients ne peut que stimuler la concurrence entre ces banques. Toutefois, il est à noter que le nombre de guichets ouverts annuellement par les banques a été divisé par deux comparativement à une dizaine d’années auparavant dans un contexte d’accélération du processus de digitalisation des banques qui permettrait de renforcer la concurrence et d’élargir l’accès aux services bancaires particulièrement dans les zones rurales qui sont mal desservies.

 

Une concurrence accrue, synonyme d’une baisse de la rentabilité.

 

Dans un autre registre, les économistes estiment qu’une forte concurrence entraine une réduction de la rentabilité des actifs (ROA), rentabilité des fonds propres (ROE) et de la marge nette d’intérêt. L’analyse de l’évolution des performances du secteur bancaire marocain sur la période 2000-2015 indique une baisse sensible de la marge nette d’intérêt. Cette dernière est passée de 6,17% en 2000 à 3,78% en 2015.

De même, cette diminution de la marge nette d’intérêt s’est accompagnée à partir de 2007 par une baisse de la rentabilité à la fois des actifs et des fonds propres. Ces évolutions reflètent une décélération du crédit enregistrée depuis l’avènement de la crise de 2007 qui aurait induit une relative amélioration de la concurrence dans le secteur bancaire.

Par ailleurs, les ROA et ROE du secteur bancaire marocain demeurent moins élevés que certains pays comme le Liban et la Pologne et sont relativement plus élevés que la Belgique, l’Espagne et la France.

 

Fintechs et banques participatives : Les nouveaux visages de la banque

 

“Après la phase de consolidation et d’ouverture opérée durant les années 2000, le secteur bancaire marocain s’apprête, aujourd’hui, à accueillir une nouvelle catégorie d’acteurs, que sont les banques participatives. Ces nouveaux devront modifier le paysage bancaire marocain et influencer les comportements concurrentiels des banques déjà établies sur le marché”, relèvent les auteurs.

La concurrence bancaire au Maroc pourrait également s’intensifier par l’émergence de nouveaux acteurs tels que les Fintechs qui devront renforcer l’innovation et encourager les banques à accélérer le processus de transformation numérique et à améliorer leurs offres digitales.

En définitive, l’ouverture des banques marocaines sur le continent africain, la mise en place de la place financière de Casablanca l’arrivée, l’arrivée des banques participatives, l’émergence de nouveaux établissements de paiement représentent des nouveaux défis au secteur bancaire qui devraient l’inciter à être plus concurrentiel.

 

Y.Seddik 

 

 

 

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