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BAM : Quel lien entre finance et croissance ?

BAM : Quel lien entre finance et croissance ?

 

- La corrélation entre finance et croissance est de plus en plus difficile à établir.

- L’allocation optimale des ressources et la qualité du cadre juridique jouent un rôle crucial.

 

 

La corrélation positive entre finance et croissance est une question qui préoccupe les chercheurs et les économistes depuis plus de cinquante ans, sans pour autant qu’une réponse définitive y soit apportée.

Cette semaine, Bank Al-Maghrib a apporté sa contribution au débat en organisant, en partenariat avec l’université Cadi Ayyad et l’université de Bâle, un séminaire de recherche sous le thème «La finance au service de la croissance», dans le cadre de la troisième édition des «Journées internationales de macroéconomie et de finance».

Mustapha Ziky, professeur à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, a d’emblée souligné que le lien entre le développement de la finance et la croissance n’est plus aussi net et positif, surtout depuis la crise financière de 2008. En effet, si les travaux des économistes dans les années 50 concluaient à une forte corrélation empirique entre finance et croissance, ces conclusions sont de plus en plus contestées.

Dans son exposé, Jean-Paul Rollin, professeur à l’université d’Orléans, cite les travaux de Jean-Louis Arcan (dans son livre «Too much Finance» publié en 2012) qui stipulent que la corrélation positive entre finance et croissance s’inverse lorsque le ratio de crédits/PIB se situe au-delà de 80% (ceci est plus vrai pour les économies avancées).

Cette théorie s’est d’ailleurs vérifiée durant la fin des années 80 avec la forte expansion des activités financières concomitamment à une baisse de la croissance économique mondiale.

Pour Rollin, l’un des paramètres à prendre en compte pour mettre en exergue la relation finance/croissance réside dans la façon dont sont allouées les ressources. Ainsi, plusieurs travaux ont démontré que les crédits accordés aux entreprises exercent sur la croissance un effet plus fort que les crédits aux ménages.

Par ailleurs, les activités économiques qui ont le plus facilement accès au financement ne sont pas nécessairement les plus productives. Enfin, l’environnement institutionnel joue un rôle prépondérant.

A ce sujet, le professeur Rollin estime que les règles de Bâle III vont dans le très bon sens. Les lobbies bancaires internationaux avaient annoncé que ces règles prudentielles allaient avoir un effet catastrophique sur la distribution de crédit et sur la croissance. «Il apparaît qu’il n’en est rien. Les banques ont réussi à répondre à ces nouvelles exigences sans qu’il n’y ait de catastrophes», indique le chercheur.

Pour le cas du Maroc, les intervenants ont affirmé qu’il ne peut y avoir de croissance durable sans un secteur bancaire résilient. Celui-ci occupe en effet une place prédominante dans le financement de l’économie nationale.

Chez nous, les banques représentent 120% du PIB et détiennent 2/3 des actifs financiers. Les dépôts et les crédits représentent respectivement 85% et 79% du PIB. ■

 

 

A.E

 

 

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