Automarché : le diesel fait de la résistance

Automarché : le diesel fait de la résistance

 

A l’heure où de nombreux pays cherchent à limiter au maximum les véhicules à moteurs thermiques, et où le Maroc se présente comme un modèle à suivre en matière de promotion des énergies renouvelables, les moteurs diesel continuent de dominer outrageusement les ventes de véhicules neufs dans le Royaume.

En 2017 les véhicules qui carburent au gasoil n’ont pas lâché un pouce de terrain : 157.430 véhicules sur les 168.593 écoulés en 2017 sur le marché marocain font appel à des motorisations diesel, ce qui représente 93,37% de parts de marché (PDM) contre 93,46% en 2016 (152.454 véhicules vendus sur un total de 163.110).

En 2017, les véhicules carburant à l’essence n’ont représenté que 11.163 ventes. Les ventes de véhicules propres (hybrides ou électriques) demeurent, elles, anecdotiques.

L’argument économique est le principal facteur qui explique la prédominance du diesel dans le Royaume. Il est presque 17% moins cher que l’essence. Les voitures carburant au diesel assurent par ailleurs une certaine sobriété en matière de consommation. Ultime argument : à la revente, les véhicules diesel sont très demandés et gardent une bonne cotation.

En outre, le gouvernement continue de favoriser le diesel par rapport à l’essence, afin de donner un coup de pouce aux transporteurs et aux professionnels, grands consommateurs de gasoil.

«L’atmosphère de Casablanca est trois fois plus polluée qu’à Paris à cause des émissions nocives des voitures. Les mesures allouées pour encourager la voiture verte sont très timides. Sans restrictions et mesures contraignantes, l’évolution du parc roulant en diesel devrait s’accentuer. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour remédier à cette situation», nous expliquait récemment Habib Belharchi, secrétaire général de l’Association Al Amal de protection de l’environnement.

«L’automobile est une niche pour les recettes de l’Etat. Une voiture diesel paie le double en matière de vignette et de frais d’immatriculation. C’est le cas aussi pour les pièces de rechange. Ce genre de véhicules incite les gens à la consommation de carburant. Certes, l’Etat empoche 3 DH à titre de la TIC sur un litre d’essence et seulement 1,50 DH sur le diesel, mais l’effet volume engendre des rentrées d’argent significatives au Trésor», expliquait de son côté Youssouf Oubouali, professeur de droit fiscal.

 

 

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