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Wafa Assurance : forte croissance des primes, mais profitabilité impactée

Wafa Assurance : forte croissance des primes, mais la profitabilité impactée

 

- Le chiffre d'affaires est en hausse de plus de 10%, et dépasse pour la première fois la barre des 8 milliards de DH.

- La profitabilité est impactée par trois phénomènes. Détails.

 

 

Wafa Assurance a connu une croissance importante des primes dans toutes les branches. Mais la rentabilité a été impactée par 3 phénomènes, dont un qui risque de toucher toute la place. Il s'agit des sinistres automobiles, qui deviennent une problématique de la place.

Pour la première fois, le chiffre d'affaires de Wafa Assurance a dépassé la barre des 8 Mds de dirhams, progressant de 10% par rapport à l'année dernière.

La compagnie a profité aussi bien de la croissance dans la Vie (+9,6%) que dans la non- Vie (+10,6%). Mais cela n'a pas empêché le bénéfice net d'enregistrer un repli de 2,6% à 819 MDH.

La première raison évoquée par le management de la compagnie pour expliquer cette baisse est la recrudescence des sinistres automobiles. Un phénomène qui inquiète de plus en plus la profession, qui a d'ailleurs, et nous vous en parlions il y a quelques mois en exclusivité, lancé une étude pour comprendre l'augmentation de la fréquence des sinistres Les résultats seront connus courant 2018, puis partagés avec l'ACAPS pour trouver une solution.

«L'une des solutions possibles est la mise en place d'une tarification adaptée selon les régions et les usages. On sait, par exemple, qu'il y a deux fois plus d'accidents à Casablanca que dans le reste des villes. On sait aussi que les jeunes avec des voitures puissantes font plus d'accidents que les usagers plus âgés. Tout ceci doit être confirmé par l'étude lancée par la fédération et sur laquelle je ne souhaite pas anticiper. Mais l'idée est que les bons conducteurs doivent arrêter de payer pour les mauvais», a indiqué, mardi, Ali Harraj, PDG de Wafa Assurance, lors de la conférence de présentation des résultats annuels.

Pour lui, le secteur doit se discipliner. A ce titre, il est favorable à un système de bonus/malus plus incitatif dans l'assurance automobile.

Interrogé par nos soins en novembre dernier sur cette hausse de la sinistralité dans l'automobile, Othman Elalamy, secrétaire général de l’ACAPS, nous avait indiqué une augmentation de 25% des prestations afférentes aux garanties annexes dans l'assurance automobile entre 2015 et 2016. Une tendance qui s'est sans doute maintenue, voire accentuée entre 2016 et 2017, comme le montrent les chiffres de Wafa Assurance.

Quant à une éventuelle intervention de l'ACAPS pour fixer un prix plancher et freiner la course aux volumes qui s'accompagne d'une baisse des prix, Ali Harraj pense que ce n'est pas possible.

«Les prix sont libres depuis 2006 et il ne peut pas y avoir de retour en arrière», a-t-il indiqué.

De manière générale, la hausse de la sinistralité s'est traduite par une hausse du ratio combiné de la compagnie en 2017 de 3,4 points à 101,3%.

 

La Vie fait mieux que la non-Vie

 

Autre phénomène explicatif de la baisse du résultat net : un effet de base sur le résultat financier dans la non-Vie. Ce dernier s'est dégradé de 69 MDH en raison d'une réduction des plus-values réalisées, et ce après une année 2016 exceptionnelle où le marché actions avait pris 30% (vs 6,4% en 2017).

En revanche, dans la Vie, le résultat financier a connu une forte croissance (+162 MDH) grâce à l'augmentation des encours et la réalisation de plus-values.

Au final, la baisse du résultat technique a été atténuée par une amélioration du résultat non-technique (+66 MDH) grâce aux charges financières et aux impôts. Le management aurait pu faire du pilotage pour dégager d'autres plus-values, notamment dans la Vie, mais ce choix n'a pas été retenu.

 

Hausse des coûts de réassurance

 

Dernier phénomène à avoir impacté la rentabilité, «de grosses affaires cédées en réassurance», explique Taoufik Benjelloun, Directeur général délégué en charge de la Stratégie, du Pilotage et de la Finance. Ceci a conduit à une hausse des coûts de réassurance.

Il explique par ailleurs que des charges financières non techniques, qui correspondent au coût d'une dette historique, ont également pesé. Mais légèrement.

Une charge exceptionnelle qui ne sera d'ailleurs plus constatée selon lui, étant donné que la compagnie en a terminé avec cette dette en 2017. ■

 


Les filiales continuent d'afficher une forte croissance

Les filiales du groupe, qui sont au nombre de 6 en Afrique, en plus d'une filiale assistance au Maroc (Wafa IMA Assistance), ont connu une forte croissance de leur activité, générant 520 MDH de primes en Afrique et 216 MDH en assistance au Maroc. Le management affirme d’ailleurs être à la recherche de nouvelles opportunités de croissance sur le continent.


 

 

A.H

 

 

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