Ou quand un ministre se fait l'avocat d'une entreprise privée sur une chaîne nationale.
Le ministre délégué en charge des Affaires générales, Lahcen Daoudi, s'est invité ce soir au journal télévisé de la première chaîne, pour attirer l'attention de l'opinion publique sur les effets néfastes du Boycott, et plus particulièrement sur les produits laitiers de Centrale Danone.
Le ministre a profité de sa présence à la télévision pour se faire l'avocat de l'industriel français, indiquant qu'aucune hausse des prix du lait n'a eu lieu depuis 2009, et que le Boycott, du moins celui qui vise cette entreprise en particulier, n'est pas justifié.
Daoudi a rappelé à cette occasion que Centrale Danone emploie des milliers de personnes, et que des centaines de milliers de travailleurs indirects risquent de perdre leur sources de revenus si le Boycott venait à perdurer. En début de semaine, Centrale Danone a annoncé qu'elle baissera ses approvisionnements de 30%, et que près de 900 employés devraient perdre leur poste.
Il ne s'agit pas de la première sortie médiatique du ministre des Affaires générales pour défendre Centrale Danone, et que, plus généralement, le gouvernement essaie de jouer les pompiers de service venant à la rescousse d'entreprises privées pour contrer les effets du Boycott, avec l'insuccès que l'on sait.
La communication du gouvernement depuis le début de cette affaire est en réalité catastrophique. Cette sortie médiatique de Daoudi ne fait qu'entretenir et renforcer, aux yeux de l'opinion publique, l'idée de la connivence entre les sphères politique et économique. Un mélange des genres qui est justement au coeur des motivations du mouvement de Boycott.