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Banques : La BCP améliore la structure de ses ressources

Banques : La BCP améliore la structure de ses ressources

La matrice des risques, les enjeux concurrentiels et l'environnement macroéconomique n'ont que très peu évolué durant les 6 derniers mois pour les banques marocaines. Cela pousse les leaders du marché, à l'image du groupe BCP, à faire preuve d'ingéniosité pour ne pas subir l'immobilisme ambiant et aller chercher de la croissance là où elle se trouve. En Afrique surtout, mais pas seulement. 

 

L'environnement bancaire marocain est peut-être appelé à évoluer rapidement à court terme (banques participatives, régime de change, cadre macroprudentiel, etc...). Mais pour l'instant, force est de constater que les acteurs du marché sont obligés de naviguer dans des eaux calmes aux caractéristiques que l'on connait depuis plusieurs mois déjà : une pression sur les marges d'intérêt et une croissance des encours de crédit qui reste à confirmer.

Pour ne pas subir ce climat plus longtemps, le groupe a décidé d'agir sur deux composantes : Les prix et les volumes.

"On a décidé d'augmenter la part des ressources en provenance des particuliers locaux et les Marocains du monde et de lâcher l'épargne coûteuse des entreprises et des dépôts à terme," a annoncé Mohamed Benchaâboun, ce mardi 12 septembre, en conférence de presse.

"Il s'agissait pour la banque d'optimiser le coût de la ressource". Une stratégie qui porte ses fruits, puisque les dépôts des particuliers locaux et des MRE, en hausses respectives de 8 et 6% sur une année glissante, ont permis de redresser la marge d'intérêt au Maroc, qui termine le semestre en hausse de 3,5%.

Ces marges de crédit en amélioration sont en partie dues à la composante prix. Mais il existe également un effet volumes, puisque la BCP  a réussi à augmenter son encours de crédit de plus de 3,3%, améliorant en particulier sa part de marché pour les crédits aux entreprises de 28 points de base.

"Dans ce contexte, nous avons réussi à placer 7 Mds de dirhams de crédits, dont une partie concernant des restructurations financières", a déclaré le numéro 1 de la banque. Cela dit, en comptes consolidés, la marge d'intérêt est en baisse de 2,7%. Situation que le management explique par un recours plus important au marché financier afin de soutenir l'extension de l'activité. Et si cette composante du PNB consolidé est en baisse, elle est largement compensée par les autres : ses marges sur commissions sur l’ensemble des segments de clients enregistrent une appréciation de 10,5% par rapport à juin 2016 alors que les revenus des activités de marché maintiennent leurs performances et s’apprécient de 5,5%, et ce malgré une base déjà élevée en 2016. 

 

Les filiales en grande forme 

 

Les filiales au Maroc, qu’elles soient liées aux activités de la Banque de détail ou de la Banque de financement et d’investissement, réalisent une croissance soutenue. Elles enregistrent globalement une croissance à deux chiffres de leur PNB (+17%) et contribuent à hauteur de 18% au PNB du Groupe. Plus particulièrement, les filiales opérant dans le domaine des métiers spécialisés, telles que Upline Group, CIB Offshore et Attawfiq Microfinance affichent des produits nets bancaires en progression respectivement de 17%, 29% et 10%. Quant à Banque Atlantique, elle a enregistré une croissance de 10% de son PNB au titre du 1er semestre 2017. 

 

Ambition continentale intacte 

 

"Nos pays et zones de présence enregistrent les plus forts taux de croissance du continent", annonçait Benchaâboun en préambule. Un peu plus loin dans la présentation, Kamal Moukdad, à la tête des activités à l'international du groupe depuis quelques mois, a signalé que, outre la croissance organique du groupe à l'échelle continentale, les opportunités sont toujours à l'étude pour étendre sa présence continentale. L'Afrique centrale et anglophone sont désormais en tête de liste des régions ciblées.

Parler d'Afrique était aussi l'occasion pour le président de la banque de revenir sur les implications de l'intégration de la région CEDEAO par le Maroc. Pour lui, cette décision est en cohérence totale avec les aspirations et prétentions de groupes continentaux comme la BCP. Et d'ajouter sur l'éventuelle monnaie unique au sein de la CEDEAO que c'est pour l'instant un sujet de réflexion et non un sujet brûlant. 

 

Des chiffres à retenir 


Au titre du premier semestre 2017, le Groupe Banque Centrale Populaire affiche un produit net bancaire consolidé de 8,2 milliards de dirhams, soutenu par une croissance significative de près de 13% du PNB des filiales spécialisées et internationales. Par ailleurs, le Groupe enregistre une nette amélioration du coût du risque, qui baisse de 8,3%. Le résultat net part du groupe s’apprécie ainsi de plus de 9,3% à 1,5 milliard de dirhams, et le Résultat Net Consolidé croît de 3,1% pour s’établir à 1,8 milliard de dirhams. Le résultat net social de la BCP affiche également une progression significative de 13,8% malgré un important effort de provisionnement. 

 

 

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