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Saham Assurance: La rentabilité d'abord

Saham Assurance: La rentabilité d'abord

 

Les nouveautés réglementaires impacteront les comptes de l’assureur dès cette année.

Pas d’inversion de tendance pour la sinistralité automobile. 

 

Par Youssef Seddik

 

Tout n’est pas rose pour les assureurs marocains. Déjà en bas de cycle, les compagnies seront confrontées à de nouvelles règles réglementaires contraignantes qui auront «un impact très fort et direct sur les comptes de 2020», dixit Christophe Buso, Directeur général de Saham Assurance, lors de la conférence de presse financière tenue mercredi 26 février. Ceci sans parler de la sinistralité automobile qui continue de se dégrader, malgré les mesures entreprises, ou encore de l’environnement des taux bas qui pèse sur l’épargne.

La règle la plus contraignante est celle du provisionnement pour risque tarifaire pour les branches structurellement déficitaires. «Une mesure directement liée à la dégradation de la sinistralité», note Buso. Une mauvaise et bonne mesure à la fois pour les assureurs, puisqu’à travers elle, le régulateur veut instaurer une discipline de marché et pousser les compagnies d’assurances à redresser les branches déficitaires (et donc la rentabilité). Pour le marché, les branches concernées sont la santé, l’AT et l’automobile. 

Ce qui n’est pas le cas pour Saham Assurance : «Nous avons la chance d’avoir un portefeuille équilibré au niveau de la branche santé, ce qui n’est pas le cas pour l’ensemble du marché. Nous sommes plutôt à l’abri», précise C. Buso, qui pense que même sur la branche auto, aucune provision ne sera constituée puisque la provision se calcule sur trois ans.

Car, rappelons-le, cette provision sera constituée quand la moyenne des ratios combinés (sinistres/primes, S/P) des trois derniers exercices est supérieure à 100%, ou si le ratio combiné de deux exercices sur les trois derniers est supérieur à 100%.

«Nous ne sommes donc concernés que par les accidents de travail. Notre objectif est d’améliorer la branche AT rapidement, pour reprendre les provisions constituées», explique-t-il.

D’autres règles devront peser sur la rentabilité de Saham : la classification des créances des assurés et celles des intermédiaires. «On parle de centaines de millions de DH pour le secteur», affirme Buso. 

Face à cette inflation réglementaire, le management se donne comme mission, sur les 3 prochaines années, de «ramener toutes les branches à l’équilibre, tout en assurant une rentabilité et une croissance profitable». En clair, l’assureur veut inculquer une «culture de rentabilité», à l’image de son propriétaire sud-africain Sanlam.

 

Sinistralité automobile : pas d’amélioration

La compagnie sort d'une bonne année sur le plan commercial, mais peine à dégager de la rentabilité. Les primes émises en 2019 se chiffrent à 5,42 Mds de DH, en progression de 4%. Dans la branche non vie, fer de lance de Saham Assurance, le chiffre d’affaires dégagé est de 4,32 Mds de DH, en croissance de 3,5%. Elle bénéficie des bonnes performances sur la branche automobile, en croissance de 6,6%, qui représente 57% de primes émises dans la non vie.

«L’évolution de la sinistralité se dégrade encore. Il n’y a pas d’inversion de tendance», indique le top management.

Ceci affecte le ratio S/P non vie de l’assureur qui augmente de 2,3 points à 75,8%, au moment où le ratio combiné (le rapport de la somme des frais de gestion et du coût des sinistres sur le total des primes encaissées) a dépassé les 100% cette année (101,3%).

Des indicateurs signalant encore une fois l’urgence de comprimer le risque automobile. Sur ce volet, la compagnie dit poursuivre son plan «Anti-fraude» avec l’acquisition et la mise en place d’un outil de détection de la fraude, intégrant notamment une analyse des connexions entre toutes les parties prenantes. ll sera aussi question de déployer des actions permettant une approche segmentée des clients automobiles : mesures de rétention, mesure de surveillance, etc.

Dans la branche vie, la croissance est beaucoup plus rapide (+5,1%). Le groupe continue de capitaliser sur le savoir-faire de Sanlam, qui a, à son actif, 100 ans d'expertise dans l’assurance vie.

Au final, l'assureur a tiré son épingle du jeu par de bons résultats financiers : sur la partie non vie, la progression est de 18%. Elle est de 5% sur la branche vie. 

Le résultat net n’a donc que peu évolué, passant de 403 MDH en 2018 à 406 MDH en 2019 (+1%). 

 

 

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