- Le non-courant rend les résultats volatils.
- Fin de la période d'assainissement, selon le management.
L’année 2017 a été marquée pour Risma par l'ouverture de l’Ibis Rabat Agdal en janvier 2017 et de l’Ibis Casablanca Gare en septembre 2017. Parallèlement, la société a connu un important programme de rénovations qui a concerné les unités phares du groupe (269 chambres, soit 6,5% de sa capacité hôtelière), ce qui a pesé sur l'activité. Le groupe a, par ailleurs, procédé à la cession de trois Ibis (Agadir, Fnideq et Tanger FZ) avec une plus-value nette de 13 MDH comptabilisée dans les comptes de 2017.
Autre fait majeur, la constatation d'une dépréciation de l’ensemble des titres, comptes courants et prêts injectés historiquement dans la filiale Saemog (Société d'aménagement d'Essaouira Mogador) qui a fait passer le résultat dans le rouge.
L'activité est rentable
Le déficit enregistré en 2017 par Risma, soit -86 MDH, cache une bonne tenue de l'opérationnel. Le résultat d'exploitation progresse en effet de 28% à 226 MDH et Risma améliore ses marges dans le luxe de 3 points à 27%, d'un point dans le milieu de gamme et enregistre une baisse de 2 points dans l'économique qui affiche, comme les autres segments, un EBE positif malgré les cessions. De manière générale, Risma a amélioré son chiffre d'affaires de 4% sur l'année grâce à l'impact des nouvelles ouvertures et la hausse de l'activité des unités existantes, et ce malgré les arrêts pour rénovation et la vente des 3 Ibis avec un faible impact de 2 MDH.
La trésorerie s'améliore
Outre l'exploitation, le résultat financier de Risma s'est amélioré, passant de -148 MDH à -116 MDH. Ce gain de 33 MDH s'explique par le remboursement des crédits et l'amélioration de la situation de la trésorerie. Le cash flow net est en hausse de 58 MDH par rapport à 2016 et s'établit à 140 MDH, contre un creux estimé à -300 MDH il y a 3 ans. La dette consolidée, en constante baisse depuis 2015, s'améliore de 196 MDH d'une année à l'autre. Le gearing est sur des plus bas de 8 ans et s'établit à 130%, avec un levier de 56%. Le management dit vouloir atteindre un levier de 50% à terme, dans la norme du secteur.
Assainissement des comptes
Risma a provisionné toute son exposition dans sa filiale Saemog, ce qui a provoqué un résultat non courant négatif et le déficit de l'exercice à -86 MDH. Hors éléments exceptionnels, selon les dirigeants, le RNPG s'établirait à 67 MDH, en hausse de 80 MDH par rapport à 2016.
Quoi qu'il en soit, Amine Echcherki, président de Risma, a expliqué en conférence de presse que le repositionnement de la station touristique d'Essaouira, en cours de négociation avec les autorités, n'aura pas d'impacts ou faiblement sur les résultats futurs, étant donné que l'exposition est maintenant complètement provisionnée. Le management de Risma a fait savoir que l'assainissement des comptes est parachevé. Ceci, avec l'amélioration de la trésorerie et la baisse de l'endettement, constituerait un bon point de départ pour de futurs dividendes. A ce titre, Amine Echcherki a déclaré en fin de conférence : «Il n'y a plus de freins à la distribution des dividendes».
Enfin, Risma note un très bon démarrage de l'activité de ses hôtels en 2018 avec, à fin février 2018, un taux d'occupation à 68%, en hausse de 7 pts par rapport à l'année dernière et un chiffre d'affaires en hausse de 12%. ■
Risma en a fini avec le surendettement
Risma est passée par des moments difficiles à cause de son endettement. Son gearing (ratio de dette) était de 235% en 2013. Il est revenu à 130% en publié en 2017 (117% en chiffres retraités). Le management semble avoir appris la leçon et promet une tendance durablement baissière de la dette dans le futur. Outre les remboursements des crédits long terme qui auront un impact positif mécanique, la société dit se tourner vers une croissance maîtrisée pour rentabiliser d'abord les projets en cours.
Par A.H