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Microdata : une belle histoire partie pour durer

Microdata : une belle histoire partie pour durer

 

Sur les dix dernières années, Microdata affiche un TCAM des bénéfices de 12,5%, largement supérieur à celui du marché. 

Pour les années à venir, la techno ne manque pas de relais de croissance. 

 

Par Youssef Seddik

 

Le changement est constant, le risque est intégré de manière quotidienne et l’innovation ne s’arrête jamais… Voilà à quoi ressemble aujourd’hui le secteur de la Tech. Et c’est justement ce qui fait la force (parfois la faiblesse) des sociétés qui le composent. Certaines perdent pied, d’autres prennent la vague. Dans ce schéma complexe, MicroData en est une belle histoire. 

«Nous sommes arrivés à inscrire une belle histoire sur les 10 dernières années. Une histoire qui ne s’est jamais démentie. Et 10 ans dans notre métier, c’est très long», lance avec fierté Hassan Amor, PDG de Microdata, lors de la conférence financière tenue mardi à Casablanca où la densité d'analystes financiers présents était remarquable. 

Introduite en 2007, la valeur a connu un gros passage à vide jusqu’en 2016. Passée cette période, elle est parvenue à s’extirper de cette latéralisation pour côtoyer aujourd’hui des sommets record à 460 DH. Avec 65% de gains en ytd, elle enregistre la meilleure performance de la cote. 

Derrière ce parcours boursier en yo-yo, cette pépite de la Bourse a su faire montre de résilience au fil des années. Qu’on en juge : son taux de croissance moyen du chiffre d’affaires est de 14% sur la dernière décennie (largement supérieur à celui du marché). Celui des bénéfices est de 12,5%. Sa marge nette se maintient constamment au-dessus des 8%. 

Ce statut de pépite, elle le doit aussi à une stratégie intelligible et bien définie, augurant favorablement de ses perspectives : recherche constante de nouvelles opportunités, un businessmodel agile permettant de doper les marges et de réduire le risque de concentration, ainsi qu’un portefeuille clients diversifié, composé majoritairement de grands groupes marocains (privés et publics), ce que H. Amor appelle «Maroc SA». Il assure d’ailleurs que la relation client est un véritable nerf de la guerre et un driver de croissance pour Microdata. 

«On arrive à déloger et à déstabiliser les concurrents par rapport à ces grands groupes», confie Younes Amor, Vendor and Corporate relations manager. Non sans préciser que le secteur bancaire reste parmi les verticaux que la société assiste. Un marché, avec celui des assurances, très demandeur en infrastructure IT et où la techno se place en pole position en termes d’opportunités. 

Au-delà de ces grosses structures, situées en haut de la pyramide client de la techno, 15% du business s’adressent aux PME-PMI structurées, souvent filiales de groupes français. 

 

Multitude de relais de croissance 

Les relais de croissance, ce n’est pas ce qui manque chez Microdata. D’abord, à court terme, la société devrait profiter de la réallocation des budgets publics en faveur de la remise à niveau des infrastructures IT dans le cadre de la transformation digitale. «Les ministères sont l’un de nos axes de croissance», assure le PDG. 

L’obsolescence de l’infrastructure et la nécessité de son renouvellement dans le secteur privé sont aussi présentées comme un relais. 

A horizon plus long, le management parle des nouvelles tendances technologiques qui accentueront davantage la valeur ajoutée de l’infrastructure IT pour les organisations : la généralisation du stockage par mémoire flash, le passage à la fibre optique, à la 5G… 

Microdata veut aussi s’attaquer à d’autres segments tels que les IoT, AI, le cloud et le Big Data. 

Par ailleurs, la boîte dit clairement ne pas être intéressée par une croissance externe. «Nous ne sommes pas intéressés par le rachat de nos concurrents. Si nous travaillons bien, nous capterons leurs marchés gratuitement», indique Amor, qui explique être plutôt intéressé par des entreprises qui évoluent dans des marchés de niche (des start-up aussi), avec une technologie annexe à l’IT, et qui n’arrivent pas à accéder aux grands comptes. «Nous souhaitons plus acheter des entreprises qui ont le pied à l’étrier dans ces technologies pour un gain de temps», explique-t-il. 

 


Encadré : Forte progression des bénéfices au S1-2019

Les bénéfices de Microdata ont suivi la forte progression de celle des revenus, contrairement au déphasage constaté ce semestre sur le secteur technologique. A fin juin 2019, le résultat net a connu une très forte augmentation de 41,8%, s'établissant à 35 MDH. Les bénéfices ont profité aussi de l’amélioration du résultat financier grâce à une stabilité du Dollar sur la période. 

La marge nette est de 8,5%. Un taux corrélé au résultat financier et au résultat net. La dette a progressé à 88,4 MDH contre 23,9 MDH deux années plus tôt, lui conférant un gearing de 62,2%. 

Pour Y. Amor, cela dénote de «la bonne capacité de Microdata à lever des fonds». Le BFR suit logiquement le développement de l’activité et la croissance de l’offre en projet, et dans une moindre mesure l’allongement des délais de paiement. A fin juin, le BFR s’est situé à 205,3 MDH v/s 108,4 MDH au S1-2016. 

 

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