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Marsa Maroc : les importations céréalières profiteront à l'entreprise

Marsa Maroc : les importations céréalières profiteront à l'entreprise

◆Le management met le paquet sur la filiale MINTT. 

◆La société est toujours en quête de relais de croissance en Afrique subsaharienne. 

 


Par : Adil Hlimi


 

La campagne agricole 2018-2019 s'est achevée sur une production céréalière de 52 millions de quintaux, en baisse de 49% par rapport à la campagne précédente. Ce chiffre arrêté par le ministère de l'Agriculture a permis de fixer les droits d'importation sur le blé tendre, qui constituent le coup d'envoi de la saison des importations céréalières, attendues en hausse pour combler le déficit de production locale. Le top management de Marsa Maroc, qui a tenu une conférence de presse mardi à Casablanca, précise que l'impact de ces importations sur son chiffre d'affaires ne sera observé que sur la deuxième moitié de l'année, ce qui explique la baisse enregistrée sur ce segment au S1. 

D'ailleurs, rien qu'en septembre de cette année, les importations de céréales ont augmenté de 30%, hausse qui devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'exercice, assurent les dirigeants. 

Trajectoire de croissance entretenue... 

Durant la première moitié de l'année, Marsa Maroc a traité un trafic global de 19,1 millions de tonnes, en hausse de 3% par rapport au premier semestre 2018. Outre le trafic de conteneurs, l'opérateur portuaire a profité d'une hausse du vrac de 2%. Sur cette partie de l'activité, le traitement qualifié d'exceptionnel de charbon destiné à la nouvelle centrale électrique de Safi a alimenté le chiffre d'affaires de Marsa Maroc. Selon le management, ce trafic «exceptionnel» devrait encore être traité jusqu'à la fin de l'année. Ces différents éléments ont porté le chiffre d'affaires à 1,44 Md de dirhams, en hausse de 4% par rapport à juin 2018. 

Dans ce contexte, la société note une amélioration du RNPG de 6%, liée à la hausse du chiffre d’affaires et à la maîtrise des charges hors dotations d’exploitation. 

... Et relais de croissance en démarrage 

Investisseurs et analystes financiers ont maintenant les yeux rivés sur le joint-venture entre Marsa Maroc et les sociétés Eurogate International GMBH et Cotrship Italia S.p.A, créée en mars 2019 et permettant aux partenaires étrangers de Marsa Maroc de prendre 50% du capital de sa filiale MINTT (Marsa International Tangier Terminals S.A). Cette filiale suscite de l'enthousiasme chez la communauté des investisseurs, car elle devrait doper, à terme, les revenus de Marsa Maroc et lui offrir une plus grande diversification géographique. Mais, pour l'heure, cette filiale est en plein démarrage, avec d'importants investissements à engager principalement les deux premières années. D'ailleurs, Marsa Maroc a dû injecter 281 MDH en apport en capital dans sa filiale au premier semestre, soit 76% des investissements totaux de l'opérateur pendant les six premiers mois de l'année. L'objectif est de monter rapidement en régime et d'atteindre 60% à 70% des capacités de traitement dans les 5 ans. Questionné sur l'impact que peut avoir cet investissement sur la capacité de Marsa Maroc à rémunérer ses actionnaires, le président du Directoire a tenu à rassurer, indiquant que ce type d'investissement est budgétisé et n'a donc aucun impact sur la politique de distribution de Marsa Maroc. 

Quant aux relais de croissance à l'international, force est de constater que l'opérateur n'a pas pu concrétiser un marché sur lequel il avait été short-listé au Cameroun. L'offre financière d'un concurrent aurait été jugée meilleure. Mais le management assure continuer à rechercher des opportunités sur le continent, avec deux principaux critères : assurer une rentabilité aux actionnaires et répondre aux exigences d'éthique de l'entreprise. Après avoir raté le coche au Ghana puis au Cameroun, concrétiser un projet en Afrique subsaharienne apportera un réel vent de fraîcheur à l'Equity story de Marsa Maroc.

 

Encadré


Les ventes de Marsa Maroc par segment 


La progression du chiffre d'affaires du segment conteneurs est de 42 MDH. Elle profite de la hausse des volumes traités (+ 34 KEVP). Le vrac solide est stable par rapport à 2018 suite à la hausse du chiffre d'affaires charbon (+17 MDH) et soufre (+17 MDH), conjuguée à une baisse du CA céréales (-18 MDH) et clinker (-11 MDH). Les ventes du vrac liquide sont en hausse de 8 MDH, induite par la hausse des volumes traités de +7%. Enfin, l'on note la bonne performance du trafic conventionnel (+11 MDH) grâce notamment aux produits sidérurgiques traités aux ports de Casablanca, Jorf Lasfar et Nador. 

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