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Assurance professionnelle : De nombreuses entreprises à la «traîne»

Assurance professionnelle : De nombreuses entreprises à la «traîne»

◆ L’assurance professionnelle connait une croissance annuelle de 6%, mais demeure mitigée.

◆ La couverture du risque doit devenir un souci primordial pour les entreprises, estiment les experts.

 


Par : Badr Chaou


 

Si aujourd’hui l’assurance professionnelle prend de plus en plus de place dans l’environnement économique marocain, il n’en demeure pas moins qu’une grande partie des entreprises reste à la «traîne». Dans certains secteurs d’activités, l’assurance professionnelle est obligatoire, alors qu’elle ne l’est pas dans d’autres.

Il est donc du rôle du chef d’entreprise de prendre conscience de l’importance de se protéger face aux éventuels incidents, ce qui n’est pas souvent le cas, estiment les professionnels. «Beaucoup d’entreprises sont mal organisées et mal structurées, dans le sens de l’environnement de travail. Il y a des risques auxquels sont exposés les entreprises, les collaborateurs, les outils de travail et de production, que beaucoup de chefs d’entreprises négligent toujours, et n’en prennent conscience qu’à la suite d’un incident», nous confie Bachir Baddou, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). Malgré la croissance du marché de l’assurance professionnelle, celle-ci reste faible, estiment les experts. Selon la FMSAR, ce segment enregistre annuellement une croissance de 6%. Une marge d’amélioration non négligeable est donc à réaliser, selon la Fédération.

Le taux de pénétration dépend toutefois de plusieurs paramètres, hors «la motivation» des chefs d’entreprises. «La croissance du marché de l’assurance professionnelle reste tributaire de la croissance économique, la création de nouvelles entreprises... À ces niveaux-là, nous n’avons pas une grande action pour améliorer le taux de pénétration. Par contre, nous y contribuons en accompagnant les entreprises pour plus de prévention. Nous disposons nous-mêmes de préventeurs au sein des compagnies d’assurances, dont le rôle est d’aller vers les entreprises et de les accompagner à diagnostiquer leurs risques et ensuite les aider à prévenir les éventuelles catastrophes dont les conséquences peuvent être désastreuses», souligne Bachir Baddou. Et d’ajouter que «la partie sécurité concerne également l’incendie, les contrats de type RC (responsabilité civile) en entreprise; et si l’on prend en considération tout cela, alors nous sommes sur un périmètre beaucoup plus élevé sur l’activité non Vie des compagnies d’assurances».

Une couverture du risque devenue primordiale

Aucune entreprise n’est à l’abri d’incidents qui peuvent entraver son existence ou perturber son activité, et les chiffres en attestent. En effet, plus de 70.000 accidents de travail sont enregistrés chaque année dans les entreprises marocaines. S’assurer contre les risques est devenu primordial pour les patrons qui souhaitent se protéger, protéger leurs collaborateurs, les biens de l’entreprise, mais aussi les tiers. Justement, «dans certains cas, une simple inondation, et parce qu’il n’y pas eu un minimum de mesures préventives, peut conduire à la ruine du chef d’entreprise», nous confie Mohammed Fikrat, président du Groupement interprofessionnel de prévention et de sécurité (GIPSI), en marge de la 14ème édition du Forum national de la sécurité au travail organisé récemment à Casablanca.

Lorsqu’un accident de travail survient, ou qu’un incident se déclare, cela engendre une grande perte de temps pour l’entreprise concernée. Car il s’agit dans la majorité des cas de dégâts humains et matériels ou les deux en même temps, ce qui s’avère assez coûteux. Cette assurance a donc pour objet de couvrir les risques qui ne peuvent pas être supportés par la trésorerie des entreprises et qui seraient susceptibles d’engendrer leur faillite. Elles peuvent donc gagner énormément en mettant en place des outils et solutions en matière de gestion des risques, suggèrent les experts. «Pour persuader les entreprises de l’importance de s’outiller, il faut créer le débat. Aujourd’hui, nous avons réuni les différentes parties prenantes, que ce soit les assureurs, l’Administration, à travers le ministère du Travail, celui de l’Energie et des Mines, à travers les entreprises industrielles, les bureaux de conseils et d’études pour dire que tout le monde doit participer à cette solution à laquelle doit tendre l’entreprise. Chacun de son côté doit apporter sa pierre à l’édifice, et faire en sorte que l’entreprise puisse avoir la bonne démarche et la bonne solution pour maîtriser ses risques», nous explique Mohammed Fikrat.

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