Crash du vol d'Ethiopian Airlines : Boeing sous pression

Crash du vol d'Ethiopian Airlines : Boeing sous pression

 

La pression montait lundi sur le constructeur aéronautique américain Boeing, après le crash dimanche d'un vol d'Ethiopian Airlines, faisant 157 morts, le deuxième en quelque mois impliquant son modèle phare 737 Max, après celui de la compagnie indonésienne Lion Air, en octobre.

L'accident a attiré l’attention sur le 737 MAX, qui est de plus en plus utilisé aux États-Unis et à l’étranger, et a suscité des inquiétudes dimanche chez certaines compagnies aériennes et leurs employés qui exploitent l’avion, après des informations indiquant que le pilote avait signalé un problème non spécifié avec l'appareil peu après son décollage et demandé à retourner à l'aéroport international d’Addis-Abeba.

Bien que les deux boîtes noires de l'appareil, dont l'analyse permettra de conclure à la cause exacte de l'accident, n'ont été retrouvées que lundi sur le lieu du crash, à environ 60 km au sud-est d'Addis-Abeba, le fait qu'un même modèle subisse deux crashs en l'espace de quelques mois a fait couler des sueurs froides dans le dos des responsables de Boeing.

Le 737 MAX, l’avion le plus vendu par le constructeur américain, avait subi son premier crash mortel en Indonésie le 29 octobre dernier et les enquêteurs ont indiqué que des problèmes de capteurs avaient été détectées avant que cet appareil exploité par Lion Air ne tombe dans la mer de Java, faisant 189 morts.

La pression est montée d'un cran lundi après la décision de certains pays, dont la Chine, l'Indonésie et la Corée du Sud, et de plusieurs compagnies de clouer au sol les appareils 737 Max.

Dans la foulée, le titre Boeing a chuté de 7,90% à 389,16 dollars après l'ouverture de la séance à Wall Street, entraînant dans son sillage le Dow Jones, l'indice vedette de la Bourse de New York.

De son côté, le New York Times indique que si la cause de l'accident reste en grande partie inconnue et il faudra des semaines pour enquêter, la rareté que deux avions du même modèle tombent en si peu de temps a attiré l’attention des pilotes, des passagers, des ingénieurs et des analystes du secteur.

Pour Boeing, les questions concernent le cœur de son activité, car la classe 737 est une bête de somme pour les compagnies aériennes du monde entier et le 737 Max est l’avion le plus vendu de la société à ce jour, relève le New York Times, notant qu’à fin du mois de janvier, Boeing avait livré plus de 350 avions 737 Max depuis leur mise en service en 2017.

Si l’Administration fédérale de l’Aviation US (FAA), l'autorité de régulation du secteur aux Etats-Unis, s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat, préférant concentrer ses efforts initiaux sur l’établissement des faits sur les relations potentielles entre les deux accidents, les observateurs n'excluent pas qu'elle prenne des mesures supplémentaires comme l'immobilisation des avions de ce modèle.

Cité par le NYT, Jim Hall, ancien président du National Transportation Safety Board, estime que "la possibilité de clouer au sol l'aéronef serait l'une des nombreuses options possibles que les régulateurs et les enquêteurs pourraient envisager" aux Etats-Unis.

 

 

MAP

 

 

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