Voies de l’émergence : Le CMC met en garde

Voies de l’émergence : Le CMC met en garde

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Au regard de la notion de la croissance potentielle, le Maroc devrait enregistrer un taux de croissance annuel moyen de 7,3% du PIB. Le Centre marocain de conjoncture, dont le sondage montre que seuls 17,8% des patrons considèrent le Maroc comme un pays émergent, appelle à repenser le modèle économique en vue d’accélérer l’émergence du Maroc.

L’avenir économique et social du pays à moyen et à long terme constitue un sujet de premier plan à l’échelle nationale, comme en témoigne la 22ème rencontre du Centre marocain de conjoncture (CMC), placée sous le thème : «Maroc 2030, quelles voies d’émergence : les scénarios de croissance 2015-2030». «A l’horizon 2030, il est nécessaire que le Maroc se dote d’une réelle ambition de développement, tout en définissant les contours» martèle Habib El Malki, président du CMC. Et d’ajouter dans la foulée : «Les analyses du CMC portant sur la période 2015-2030 doivent être prises en compte par les décideurs». Cela dit, cette rencontre, qui a enregistré la participation de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, a eu le mérite d’enrichir le débat économique par les divergences de points de vue. Du côté du CMC, on fait remarquer que l’économie nationale pèche, entre autres, par le manque de régularité de la croissance. «La croissance a perdu son sens au Maroc, du fait de sa volatilité», s’offusque Habib El Malki. Partant, l’émergence du Maroc passerait par la rupture avec l’actuel modèle économique qui a pour trame la demande intérieure. Les tendances qui légitiment cette transmutation concernent la transformation de la base du système, qui reposerait non plus sur le monde rural, mais sur le monde urbain. De plus, les experts du CMC pensent que le retard du Maroc est fondamentalement industriel, thèse à laquelle Moulay Hafid Elalamy s’est inscrit en faux, même s’il reconnaît certaines faiblesses du tissu industriel qui représente tout de même 14% du PIB national. «La désindustrialisation du Maroc est moins importante par rapport à d’autres pays. La nouvelle usine du monde, qui n’est autre que la Chine, a aspiré une grande partie des industries du monde», rappelle-t-il. Si le développement de l’industrie est le moyen idoine de stabiliser la croissance au Maroc, Moulay Hafid Elalamy estime que tout l’enjeu est de capter la délocalisation industrielle chinoise qui s’opère actuellement. «Au regard des résultats probants des Métiers mondiaux du Maroc (MMM), le Royaume peut devenir la petite usine du monde», clame-t-il. En définitive, les experts du CMC estiment qu’en se basant sur la notion de croissance potentielle, qui met à profit toutes les marges de production disponibles, le taux de croissance annuel moyen du Maroc peut être de l’ordre de 7,3% du PIB.

Momar Diao

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