Pédophilie : Le Maroc serait-il un paradis pour délinquants ?

Pédophilie : Le Maroc serait-il un paradis pour délinquants ?

207c66f41b909f88a87368bd9664265dLa question est d’autant plus légitime au vu du nombre important de délits éclatés au grand jour, du taux de récidive et des peines légères encourues. Et ce n’est que la face cachée de l’iceberg.

Quand on sait que le pédophile récidiviste de Salé, qui a fait des dizaines de victimes, n’a écopé que de 15 ans de prison,    en appel, parce qu’en première instance c’est seulement à 10 ans qu’il avait été condamné, il y a lieu de se poser de sérieuses questions quant à l’efficience de la législation marocaine en matière de répression de crimes de pédophilie. En novembre 2016, le tribunal d’appel de Rabat a condamné un pédophile, qui a abusé d’un enfant de sept ans à douze ans de prison ferme. Ce criminel venait de quitter la prison où il avait passé trois ans seulement dans une affaire similaire. Il s’agit d’un autre exemple qui montre les failles du cadre juridique qui ne prévient pas la récidive. Et pour cause, la loi est loin d’être répressive, elle est même permissive quand on note les condamnations parfois trop légères de délits de pédophilie. Le projet de code pénal marocain procède à la requalification de l’agression et de l’abus sexuel contre le mineur élevés, enfin, au rang de crime et prévoit la nonapplication des circonstances atténuantes en matière d’agressions et d’abus sexuels contre mineurs. Il n’en demeure pas moins qu’en attendant, le Maroc figure parmi les pays où les crimes sexuels contre mineurs sont les moins punis, comparativement à la France ou aux Etats-Unis. La première conséquence de cette impunité est que le pays figure parmi les destinations préférées des pervers. Pour preuve, le cas du pédophile d’origine italienne qui sévissait à Tamesna et qui a écopé en 2015 de seulement 6 ans de prison ferme assortis d’une amende de 80.000 DH de dommages et intérêts. En août dernier, la police de la préfecture d’Agadir a arrêté un pédophile français de 71 ans qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par Interpol. Il avait trouvé refuge… au Maroc.  Plus récemment, les éléments de la police judiciaire de Salé ont déféré un ressortissant français devant le parquet de la Cour d’appel de Rabat pour le viol de plusieurs mineurs, avec la complicité d’un Marocain. Ils pratiquaient des sévices sexuels sur leurs victimes.
Les agressions en nette croissance L’un des éléments révélateurs de cet état de fait est le nombre croissant d’agressions sexuelles contre mineurs au Maroc.
Selon Khalid Cherkaoui Semmouni, président de la Coalition contre les abus sexuels sur les enfants (COCASSE), ces agressions sont en nette progression entre 2015 et 2016. Il note d’ailleurs une prédominance des agressions dans le milieu scolaire ! L'organisation recense ainsi 713 victimes d'abus sexuels en 2012, 768 en 2013, 850 en 2014 et 935 en 2015. Le rapport de 2016, qui est en cours d’élaboration, révélera un nombre plus important encore ! C’est dire le danger encouru par les enfants dans notre pays en l’absence d’une législation répressive de ce genre de délit.

Par I. Bouhrara

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