Parkings : Pourquoi le privé ne s'investit-il pas ?

Parkings : Pourquoi le privé ne s'investit-il pas ?

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Un programme de construction de nouvelles aires de stationnement, pour la plupart souterraines, et de réaménagement des sites déjà existants a été lancé. Les projets seront installés dans des lieux publics pour éviter la lourdeur et le coût élevé des opérations d’expropriation.

La problématique du stationnement se pose avec acuité, surtout dans les grandes métropoles. Outre Casablanca et Rabat, ce phénomène existe dans les autres villes, notamment à caractère touristique comme Marrakech, Agadir, Fès et Tanger, en particulier dans les centres villes.

Les autorités publiques, en l’occurrence les conseils des villes, cherchent à résoudre le problème. Le lancement de nouveaux parkings publics s’est imposé, du fait que les villes disposent d’une offre nettement insuffisante, et que le secteur privé n’a pas jugé opportun d’investir ce créneau.

Pourtant, c’est un domaine très rentable. Les quelques parkings existant dans le centre-ville de Casablanca, de type vertical, sont quasi-plein toute l’année, procurant un rendement par voiture et par mois compris entre 250 et 700 DH, selon l’horaire de stationnement.

Disposant d’une capacité entre 100 et 370 places, ces sites n‘arrivent pas à satisfaire pleinement la demande.

Le Conseil de la ville de Casablanca s’est penché depuis 2013 sur cette question épineuse. Il a lancé un recensement qui a révélé l’existence de plus de 300 aires de stationnement illégales squattées par des gardiens de voiture. Généralement des terrains vagues, des terrains non bâtis, des espaces verts abandonnés.

A cet égard, le Conseil veut lancer une étude de faisabilité pour la création d’aires de stationnement, surtout dans les points noirs, notamment au Maârif, Aïn Diab, Derb soltane, Places des Nations Unies…

Le lancement de ces projets pourrait rencontrer plusieurs difficultés, comme le financement ou les contraintes techniques liées à leur réalisation.

Pour éviter la lourdeur et le coût élevé des procédures d’expropriation et aussi les tracas de la disponibilité du foncier en surface, le Conseil a privilégié la construction des sous-parkings dans des lieux publics, à l’instar de la place Nevada ou celle du prochain Grand théâtre.

L’option la plus préconisée, et qui a été adoptée par d’autres métropoles à l’international, est la création de parkings souterrains appartenant à la collectivité, comme les jardins publics, les artères de circulation ou les places publiques. 

D'autres parkings dans le pipe

Les projets seront donc à exécuter dans des sites appartenant au domaine public. Mais ces chantiers nécessitent un savoir-faire reconnu. Ils créent pendant la durée des travaux des perturbations majeures de la circulation, puisqu’ils sont réalisés dans des zones à fort trafic. Il s’agit aussi de détourner au préalable les différents réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement.

Au programme, figure également le réaménagement de 5 parkings, à savoir ceux de Benjdia, stade Philippe, rue d’Agadir, Avenue Hassan II et Hay Hassani. Trois autres parkings en surface seront rénovés, notamment ceux de l’hôtel Hyatt Regency, gare de la CTM et Place des marchés du Maârif.

La gestion de ces parkings sera confiée à une entité dédiée, sous contrôle du Conseil de la ville ou via une gestion déléguée.

Au final, la pierre d’achoppement est le financement de ces projets, qui reste un véritable casse-tête pour les responsables de la ville. Il est question aussi de convaincre certains élus récalcitrants de la pertinence de ces chantiers et faire un arbitrage avec les autres programmes d’investissement de Casablanca.

A Marrakech, les autorités locales veulent investir de nouvelles pistes pour résoudre la problématique du stationnement. Après l’instauration des horodateurs, des études sont lancées pour la construction de nouveaux parkings, surtout dans les zones à forte pression comme la place Jemaâ El Fna. Les quelques aires de stationnement privées facturent des tarifs chers qui ne sont pas à la portée de tout le monde, notamment des résidents.

Pour décongestionner le centre-ville, Tanger a également opté pour les parkings souterrains. Le projet a prévu plusieurs aires dans huit zones, dont la place du 9 avril, place des Nations et Ain Ktiouet, entre autres. Ils devront s’ajouter à deux autres parkings souterrains dans la Corniche, lancés dans le cadre du projet de reconversion du port de Tanger. 

C. Jaidani

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