Le secteur des huiles, entre avancées et contraintes (entretien)

Le secteur des huiles, entre avancées et contraintes (entretien)

Entretien avec Samir Oudghiri, Président de la Fédération Interprofessionnelle des Oléagineux


 

- Deux années successives de mauvaises campagnes non sans impact sur le secteur.

- Le marché des huiles oléagineuses tend vers une montée en gamme.

 

 

Finances News Hebdo : Quelle évaluation faites-vous de l’évolution de la filière oléagineuse au Maroc ?

 

Samir Oudghiri Idrissi : Le marché des huiles oléagineuses est un marché mature avec une pénétration de 100% et une croissance limitée (autour de 1%).

Autrement dit, l’amélioration du niveau de vie n’entraîne pas d’évolution de la consommation en volume.

Elle pourrait néanmoins permettre une montée en gamme des consommateurs qui recherchent des produits avec des valeurs «santé et bien-être» plus fortes.

Sur ce marché, la forte concurrence a limité, depuis une dizaine d’années, la rentabilité du secteur.

 

 

F.N.H. : Le contrat-programme signé entre l’État et la Fédération a-t-il produit les effets escomptés ?

 

S. O. I. : Le contrat-programme signé entre l’État et la Fédération Folea n’a pas encore atteint les objectifs escomptés en volume de production. Nous avons en effet essuyé deux années successives de mauvaises campagnes pour cause de déficit pluviométrique important.

Ceci a malheureusement freiné l’élan que nous avons connu au lancement du programme durant les années 2014 et 2015. La campagne actuelle s’annonce correcte et permettra de reprendre un rythme intéressant et de nous rapprocher de nos objectifs.

Par ailleurs, des avancées importantes ont été effectuées avec la garantie du prix à l’agriculteur, l’établissement de l’assurance climatique, la mise à disposition des semences sélectionnées à un prix abordable pour nos agriculteurs, et enfin le travail exemplaire de collaboration entre la Folea, la Comader et toutes les institutions ministère de l’Agriculture.

Plusieurs conventions ont été mises en place entre la Folea et ces différentes Directions. Nombre d’actions sont en cours pour améliorer encore plus l’efficacité de ce programme.

 

 

F.N.H. : La filière a-t-elle réduit sa dépendance vis-à-vis de l’étranger pour la production de l’huile de table ?

 

S. O. I. : Notre dépendance vis-à-vis de l’étranger reste aujourd’hui importante et nous verrons les effets bénéfiques dans les prochaines années.

 

 

F.N.H. : Les cours des matières premières sont négociés à l’international, quel impact pourrait avoir la flexibilité du Dirham sur le coût de production des huiles de table ?

 

S. O. I. : La flexibilité du Dirham aura bien sûr un impact sur le coût de production (à la hausse comme à la baisse). Le Dirham étant flexible dans une fourchette de plus ou moins 2,5%, cette variation reste limitée par rapport aux fluctuations des autres paramètres qui sont souvent plus fortes.

 

 

 

Propos recueillis par C. Jaidani

 

 

 

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