Joint-venture, un gage de confiance

Joint-venture, un gage de confiance

 

 

Les joint-ventures ont de plus en plus le vent en poupe au Maroc. Cette forme de coopération entre entreprises marocaines et étrangères, qui concerne plusieurs secteurs d’activité, comporte certes des risques, mais recèle bon nombre d’avantages.

 

 

L’économie nationale et le tissu entrepreneurial se trouvent à la croisée des chemins en proie à l’ouverture progressive du pays sur les marchés internationaux et la maturité croissante du marché domestique qui suscite à la fois l’intérêt des opérateurs nationaux et internationaux.

Notons d’emblée que le Maroc résolument engagé à doper ses échanges économiques avec les pays du continent, entretient des relations commerciales avec près de 150 nations. Les autorités publiques et les opérateurs privés ne cessent de réaffirmer la vocation économique du pays à l’échelle internationale, celle de constituer un hub de premier plan pour les échanges entre le Nord et le Sud.

Les atouts susmentionnés et l’attractivité ascendante du Royaume comme en témoignent l’augmentation des IDE (+ 30% à fin août 2017), seraient en partie les raisons du foisonnement des joint-ventures (JV) entre les entreprises étrangères et marocaines. En effet, au Maroc, ce genre de coentreprise et de coopération entre deux entités couvre plusieurs domaines d’activité. Il y a lieu de citer les TIC, l’ingénierie, l’industrie et la finance.

D’ailleurs, la dernière co-entreprise en date est celle du groupe OCP et IBM, leader mondial dans le domaine informatique. Cette JV qui accélérera la transformation digitale du groupe présidé par Mostafa Terrab, permettra également de mettre sur pied des services numériques pour les entreprises africaines, avec des objectifs de créations d’emplois locaux.

Cela dit, même si la JV qui a le vent en poupe au Maroc, comporte certains inconvénients (lenteur du processus de décision, risque de désaccord, partage des profits), ses vertus semblent prendre le pas. En clair, la coentreprise permet entre autres, la diversification des compétences, l’accès aux nouveaux marchés et le partage des risques.

 

Gage de confiance pour les acteurs locaux

 

Contacté par nos soins sur les multiplications des JV dans l’industrie automobile, tête de pont des exportations nationales (60 Mds de DH en 2016), Tajeddine Bennis, président du Collège industrie de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica), créée en 1974, voit d’un bon œil ce nouveau tournant.

«Cela est un processus normal, qui démontre que l’industrie automobile intéresse de plus en plus des acteurs locaux, ce qui n’était pas le cas avant», rappelle-t-il. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, le groupe Palmerie Industries et Services qui évoluait jusque-là dans d’autres branches d’activité, opère dans le secteur de l’automobile qui se développe à grande vitesse».

Rappelons que le groupe Palmeraie a conclu un joint-venture avec l’équipementier Jobelsa en juillet 2017. L’accord porte sur un investissement de 240 MDH, avec à la clef la création de 1.320 emplois directs dans un premier temps. Les contrats signés avec les constructeurs automobiles européens et les perspectives de croissance devraient permettre à cette coentreprise d’atteindre un chiffre d’affaires à l’export de 100 millions d’euros à l’horizon 2020.

L’autre JV de taille à souligner, notamment dans le domaine du vitrage automobile est celui de Induver Maroc créée en 1947 et le groupe AGC situé en Belgique.

L’usine née de cette coopération située à Kénitra et qui devrait être opérationnelle en 2019, mise sur la future usine PSA de Kénitra (200.000 véhicules à terme), ainsi que sur d’autres sites de production de véhicules implantés en Europe et ailleurs.

Par ailleurs, si des JV afférents à certains secteurs sont motivés par la conquête du marché africain, pour l’instant, il en est autrement pour le secteur de l’automobile. «Si demain des véhicules sont assemblés au Nigéria, il y a de fortes chances que des composants fabriqués au Maroc soient destinés à ce pays. Ce qui pourrait favoriser la création de coentreprises afin de répondre aux besoins précités», confie le membre de l’Amica.

D’ailleurs, du côté de l’association présidée par Hakim Abdelmoumen, tout en soulignant la marque de confiance placée aux acteurs locaux à travers les JV, l’on fait remarquer que les partenariats tissés avec l’association des équipementiers automobiles français et les banques marocaines (Attijariwafa bank, Banque Centrale Populaire) sont de nature à mettre en évidence toute l’étendue du potentiel de l’industrie automobile marocaine auprès des investisseurs potentiels. Ce qui milite en faveur de la coopération entre entreprises marocaines et étrangères. ■

 


Jesa, le fer de lance de l’OCP pour l’international

Dans l’optique de se doter des moyens de ses grandes ambitions à l’international, le groupe OCP s’est associé, en 2009, à Jacobs Engineering, leader américain en matière d’ingénierie. De cette coopération est né le joint-venture, Jesa, spécialisé en ingénierie dans plusieurs domaines (construction, mines, etc.). En effet, l’entité de dimension mondiale qui ambitionne de recruter pas moins de 5.000 personnes à l’horizon 2025, se distingue par l’ampleur des marchés remportés aussi bien au Maroc qu’à l’international pour ne citer que le Pakistan, Oman, l’Arabie Saoudite, la Côte d’Ivoire, et l’Ethiopie.

 

 

Momar Diao

 

 

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