importation de blé : quelle facture pour 2017 ?

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Malgré une bonne récolte, le Maroc devrait importer pas moins de 4 millions de tonnes de céréales, dont 2 millions de tonnes de blé tendre. Les conditions sur le marché international sont favorables. Les minotiers préfèrent le blé importé à cause de sa force boulangère.

 

Malgré une campagne agricole favorable, le Maroc devrait importer une partie de ses besoins céréaliers, notamment du blé tendre. Le département de tutelle a arrêté les résultats prévisionnels de la campagne à 102 millions de quintaux. Les estimations font état d’une récolte de 49,4 millions de quintaux de blé tendre, 28,9 millions de quintaux pour l’orge et 23,3 millions de quintaux de blé dur.

Le Maroc importe en moyenne 6,5 millions de tonnes annuellement toutes céréales confondues. A cause de la sécheresse qui a sévi l’année dernière, il a importé 8,7 millions de tonnes, dont 4 millions de tonnes de blé tendre.

Cette année, les besoins sont estimés à 4 millions de tonnes, dont 2 millions de tonnes de blé tendre, engendrant une facture de 360 millions de dollars pour ce dernier.

Pour préserver les intérêts des agriculteurs marocains, le gouvernement a décidé d’augmenter les droits de douane sur les importations de blé tendre de 30% à 135%. Une décision qui devrait se poursuivre jusqu’au 31 décembre.

Il faut noter que les importateurs de céréales bénéficient de conditions favorables sur le marché international.

Selon le premier bulletin prévisionnel de la FAO sur l'offre et la demande de céréales dans le monde pour 2017-2018, «un calme relatif devrait continuer de régner sur les marchés au cours de la prochaine campagne et la production mondiale ne décliner que faiblement. A cela s'ajoute la perspective d'une croissance relativement limitée de l'utilisation, aussi une production encore abondante devrait-elle maintenir les stocks mondiaux de céréales à des niveaux quasi records». Cette situation devrait assurer une stabilisation des prix, avec une moyenne de 180 dollars la tonne.

Pour les professionnels du secteur céréalier au Maroc, malgré des droits de douane élevés, les importations de blé devraient se poursuivre pour répondre aux besoins locaux, notamment des minotiers.

Le travail d’un meunier est intimement lié à celui des produits utilisés. Le blé en est le principal composant pour la fabrication de la farine. Dans le marché national ou international, il existe différentes variétés, dont le rendement ne répond pas totalement aux besoins des moulins. Le blé local ne correspond pas aux spécificités requises par les minotiers pour produire de la farine boulangère. Les produits importés proviennent de différents pays, notamment de France et des Etats-Unis avec lesquels le Royaume dispose déjà d’un accord de partenariat.

Chaque variété de blé a ses propres spécificités. Des critères déterminants au niveau de la teneur des produits en matière de protéine, d’oligoéléments, d’amidon ou autres.

Le type de besoin est aussi un facteur majeur. La farine destinée à la boulangerie est différente de celle réservée à la viennoiserie ou la pâtisserie. ■

 

C.J                                 

 

Pourquoi le blé importé est bien coté chez les minotiers
Un blé qualifié de bon est celui qui a une forte capacité boulangère permettant à la farine produite une bonne absorption de l’eau, et par conséquent, l’obtention de plusieurs unités de pain par rapport à la normale. Les boulangers sont très regardants sur ce facteur, car il leur permet de bonnes conditions d’exploitation et un rapport coût/rendement très favorable. Selon les professionnels du secteur, le blé marocain n’a pas la force boulangère requise comparativement au blé d’autres origines, comme les Etats-Unis, le Canada ou la France. Ils sont obligés d’utiliser du blé importé ou de le mélanger avec du blé local.

 

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