Haut standing : Le segment résiste

Haut standing : Le segment résiste

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Malgré un fléchissement du segment ces dernières années, l’immobilier de luxe ou de haut standing continue de séduire, notamment pour les résidences principales.

Le segment de luxe est victime de son succès. Investi largement par les promoteurs, il a entraîné un déséquilibre du marché, avec une offre dépassant la demande et des nuances au niveau des régions.
Contrairement au logement social, économique ou de moyen standing, ce segment présente une marge bénéficiaire très conséquente qui peut parfois dépasser les 60%. «Le segment de luxe a connu un essor remarquable entre 2006 et 2011 dans le sillage de la percée du secteur de l’immobilier. Une évolution qui a incité les opérateurs du secteur à s’y intéresser largement. Mais quand il y a eu un retournement de tendance, il a été le premier à subir l’impact. Aujourd’hui, les promoteurs sont plus prudents et plus rationnels. Les projets sont lancés en fonction des besoins du marché», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier.
Au Maroc, la gamme des produits de logement de luxe est variée, allant du riad traditionnel au coeur de la médina de Marrakech à la villa luxueuse sur la côte d’Agadir en passant par l’appartement haut standing au centre-ville de Casablanca ou de Rabat.
Actuellement, il y a un intérêt pour le balnéaire, les ressorts golfiques et les maisons authentiques notamment à Marrakech, Fès, Essaouira et généralement dans des villes qui ont un historique de référence comme Azemmour, Assilah ou Chefchaouen. La progression de la demande en immobilier de luxe au Maroc s’étend à toutes les villes marocaines. Les villes qui n’intéressaient pas les investisseurs étrangers, il y a quelques années, comme Ouarzazate, Dakhla, Oujda, Al Hoceima, sont aujourd’hui très prisées. Durant ces dernières années, les Resorts, ces grands complexes immobiliers alliant villas, appartements, hôtels et animations, sont devenus très tendance ciblant une clientèle exigeante sur les critères de luxe, de confort, de commodités et de raffinement. Par ailleurs, l’évolution de l’immobilier de luxe au Maroc est le résultat de plusieurs facteurs, dont la qualité des biens immobiliers à des prix compétitifs.
L’immobilier de luxe est un segment obéissant à plusieurs critères et contraintes qui expliquent les différences de prix importantes entre les offres.
«Pour avoir un bon projet très actif, l’emplacement joue un rôle majeur. Les promoteurs négocient au mieux le foncier qui reste un élément capital dans chaque investissement immobilier», explique un responsable d’une agence immobilière à Marrakech.
A Marrakech, une vue sur les chaînes de l’Atlas, une proximité avec la palmeraie ou la réalisation d’un golf constituent des éléments clés pour la réussite d’un projet de prestige. «C’est une clientèle qui peut payer le prix fort pour s’offrir un cadre de vie et de résidence de choix notamment le calme, une vue panoramique, un voisinage cohérent et aussi une qualité de construction et de finition de haute facture. Pour les adeptes de riads, ils recherchent surtout l’authenticité et la noblesse», souligne la même source. En effet, que ce soit le prix au m2 ou au forfait, ces biens immobiliers démarrent à partir de 2 MDH et peuvent atteindre 30 MDH pour certains riads.

Quid du noir ?

Dans le segment de luxe, la pratique du noir a tendance à disparaître. Rares sont les promoteurs qui la pratiquent. Ce qui est sûr, c’est que les grands groupes qui ont un historique et des références déclarent la totalité du mon­tant de la transaction. En effet, certains grands opérateurs de l’immobilier cotés en Bourse comme Addoha, CGI ou Alliances ont des obligations de transparence. D’autres ont une notoriété confirmée, qu’ils cherchent à consolider par des transactions saines. Il faut dire qu’une bonne partie de la clientèle est constituée d’étran­gers qui se méfient de ces pratiques malsaines. Ils ne font confiance qu’aux opérateurs qui travaillent dans les règles de l’art. Dans leurs stratégies commerciales, ils optent pour les canaux de commu­nication notamment les médias et l’Internet pour la transparence. Chaque élément dissimulé peut s'avérer coûteux surtout pour les futurs projets.

Charaf Jaidani

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