La souche existante actuellement est une forme de grippe aviaire qui n'a aucun incident sur la santé humaine. Les autorités concernées et les exploitants ont pris les mesures nécessaires pour lancer une campagne de vaccination. La maladie a par contre réduit le rendement des poules et augmenté le prix des oeufs. Une situation jugée temporaire par les professionnels. 

Le secteur avicole a connu ces derniers temps une crise qui a perturbé la production et la consommation. L'apparition de l'influenza aviaire de type H9N2 a impacté le rendement des poules, réduisant l’offre, et par conséquent, augmentant le prix des oeufs. 

Le marché a réagi immédiatement à ce constat, poussant certains consommateurs à délaisser le poulet de chair. Les professionnels du secteur, en partenariat avec les autorités concernées, sont montés au créneau pour rassurer les citoyens. Ils ont organisé récemment, à cet égard, une conférence de presse à Casablanca. 

«La hausse des prix des oeufs est temporaire. Elle vise à protéger le secteur avicole d’une chute de production. La faiblesse de productivité des poules a entraîné une hausse du coût de revient des produits. Les exploitants ne peuvent pas supporter longtemps cette situation», a affirmé Abdellatif Zaim, président de l'Association nationale des producteurs d'oeufs (ANPO). 

Concernant la question sanitaire et l’hygiène, les professionnels du secteur sont formels sur le caractère bénin de la grippe aviaire H9N2. «C’est une forme de grippe aviaire qui n'a aucun incident sur la santé humaine. Pour limiter la propagation de la maladie, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) est intervenu à travers la généralisation de la vaccination préventive à tous les élevages avicoles. Cette mesure permettra de limiter l'impact de la maladie afin de réduire de façon significative les baisses de performance», explique Zaim. 

Les éleveurs ont été contraints, face à ces conditions, d’augmenter temporairement le coût de la production et, par conséquent, les prix des oeufs. A cause de cette grippe, les poules n’arrivent plus à pondre des oeufs de même quantité et à la même cadence qu’auparavant. 

«La sécurité et la qualité de l’oeuf de l’élevage constituent une valeur fondamentale et un vrai défi pour les éleveurs et les professionnels du secteur, afin de maintenir la qualité et la sécurité alimentaire», précise Zaim. A cet égard, les autorités concernées et les exploitants ont pris les mesures nécessaires pour accélérer la campagne de vaccination. Les professionnels veillent à ce que l’oeuf issu de l’élevage soit produit dans de meilleures conditions. Au cours de chaque saison hivernale, ils produisent quotidiennement près de 15 millions d'oeufs dans environ 333 fermes. Ils sont obligés de répondre aux normes et à la règlementation en vigueur. «La loi n° 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles et au contrôle de la production et de la commercialisation des produits avicoles, détermine clairement les conditions qui garantissent la santé et la sécurité du consommateur. C’est une loi qui oblige les producteurs à respecter les normes de santé et de sécurité du produit et à garantir la qualité des aliments», souligne Mohamed Soual, directeur de l’ONSSA à Fès. 

Faible consommation des produits avicoles 

Le citoyen marocain consomme en moyenne 17 kilos de poulets par an, contre 30 kg en Europe et 50 kg aux Etats-Unis. Le Plan Maroc Vert table sur une consommation de 25 kilos par an à l’horizon 2020. Au rythme actuel de progression de la consommation, cet objectif est difficilement réalisable. La consommation d’oeufs par habitant et par an est, elle aussi, largement en deçà de la moyenne mondiale et des autres pays de la région. Elle ne dépasse pas les 120 oeufs par an, contre 160 en Tunisie et 250 pour l’Union européenne. Le PMV prévoit une consommation de 180 unités à l’horizon 2020. 

Charaf Jaidani