«Le Maroc a une longueur d’avance»

«Le Maroc a une longueur d’avance»

abderrahman beddi

Trois questions à Abderrahman Beddi, directeur de la division Education au sein de la Banque islamique de développement.

Finances News Hebdo : La BID met à la disposition de ses pays membres les moyens pour renforcer l’intégration de la coopération Sud-Sud à travers l’approche «reverse linkage» (Partenariat à flux inversés). Pouvez-vous nous éclairer sur cette méthode ?

Abderrahman Beddi : Cette approche est constituée de trois inter­venants. Nous mettons en relation un pays qui a une expérience confirmée dans un domaine donné et un pays qui manifeste un besoin de cette expé­rience. Le troisième pôle est la BID qui joue le rôle de facilitateur et d’appui financier. Premièrement, la BID identi­fie les besoins du pays «2» en termes de développement des capacités et de besoins pour développer un tel sec­teur, et identifie les compétences dans l’autre pays «1»; en l’occurrence, dans le cadre de la rencontre d’aujourd’hui, c’est l’OFPPT. La BID joue le rôle de facilitateur pour tracer le partena­riat qui a pour but de transférer les connaissances. Ce travail est finalisé par la signature d’un partenariat-cadre qui détermine les domaines d’inter­vention, le timing et les besoins en financement. Dans ce programme, la BID pourrait intervenir en tant qu’ins­titution financière d’appui technique. Elle supervise aussi son exécution.

F.N.H. : Dans quelle mesure l’OFPPT peut-il constituer un vecteur de développement de la formation professionnelle dans le continent africain ?

A. B. : Nous avons des cas concrets dans quelques pays. Par exemple, en Guinée, il y a des écoles que nous avons financées et dont l’OFPPT se charge du développement des com­pétences. Nous avons donc déjà un programme de développement de capacité très réussi. Deuxième chose, l’évaluation des compétences dans les pays membres nous montre que le Maroc a une longueur d’avance. Autre élément important, c’est l’engagement politique exprimé par le gouvernement marocain à jouer un rôle crucial dans le développement des pays africains. Ces éléments réunis font que nous avons choisi l’OFPPT en tant que partenaire stratégique dans le cadre du dévelop­pement de la formation professionnelle en Afrique.

F.N.H. : En tant que directeur de la division Education au sein de la BID, quels sont les projets sur lesquels vous travaillez avec le Maroc dans ce domaine ?

A. B. : Au Maroc, nous engageons des discussions sur l’éducation pour la compétitivité. C’est une initiative qui se base sur trois piliers. Le premier porte sur la qualité de l’enseignement de base, le deuxième concerne l’édu­cation pour l’emploi et le troisième l’enseignement pour la transformation économique du pays. Cela s’inscrit dans le cadre du programme de l’édu­cation qui nous lie au gouvernement marocain.

Propos recueillis par Saad Zeroual

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