Formation agricole: les zones irriguées et les filières performantes privilégiées

Formation agricole: les zones irriguées et les filières performantes privilégiées

Les zones bour moins loties.

La logique de rendement et de compétitivité priorisée.

 

Par C. Jaidani

 

L’agriculture est le premier secteur de l’économie nationale en termes d’emplois et de valeur ajoutée créés. Le secteur a connu une évolution remarquable ces dernières années avec l’introduction de nouvelles technologies et de process innovants de production.

Mais l’emploi de ces outils modernes reste quasi exclusif dans les filières dites modernes, tournées vers l’export. Et ce, au moment où le secteur traditionnel est resté attaché à ses méthodes ancestrales. Force est de constater que les activités les plus développées sont concentrées essentiellement dans les périmètres irrigués. Elles concernent principalement les primeurs, l’arboriculture et les fruits et légumes. Tandis que le périmètre bour englobe les activités dites conventionnelles comme les céréales, les légumineuses, les cultures vivrières et l’élevage.

En dépit de tout un dispositif de subventions établi par l’Etat, la plupart des exploitants dans ces régions sont incapables de basculer vers un circuit plus organisé. L’amélioration des méthodes de production est le plus souvent bloquée par le manque de formation des paysans dans ces zones. Il est utile de rappeler que la stratégie générale du gouvernement dans ce domaine est orientée essentiellement vers les zones les plus dynamiques. Cela s’explique par une logique de compétitivité.

Faute de moyens humains et matériels, il est difficile de couvrir tout le territoire national. En général, les programmes de formation dans le secteur agricole sont déclinés par les différentes délégations régionales du département de tutelle. Ils sont déployés sous forme de campagnes saisonnières pour certaines filières. Les offices de mise en valeur agricole (ORMVA) disposent d’un service spécialisé dans la vulgarisation des méthodes modernes de production. Leur domaine d’intervention porte surtout sur l’amélioration des techniques d’irrigation.

Les agrégateurs, quant à eux, proposent, dans le cadre des contrats-programmes signés avec l’Etat, des sessions de formation auprès des exploitants opérant dans la filière cible. C’est le cas de Cosumar pour le sucre, Centrale laitière et Copag pour le lait ou le groupe LesieurCristal pour les oléagineux. Certaines ONG et institutions nationales ou étrangères lancent périodiquement, elles aussi, des sessions de formation. Elles sont plutôt à caractère social, comme c’est le cas pour la promotion des femmes (arganerie) ou de certaines filières de niche. D’autres entreprises proposent également des programmes de formation, et ce en adéquation avec leur domaine d’intervention.

Le groupe OCP en offre un large éventail dans plusieurs filières. Il cible à la fois les petits et moyens exploitants ainsi que les coopératives et les associations. Outre l’utilisation des engrais et des fertilisants, le groupe propose également des ateliers en matière d’utilisation des techniques les plus innovantes comme le digital. «De nombreux fellahs de plusieurs régions du Maroc continuent d’adopter un schéma d’exploitation hérité de leurs ancêtres et qui n’a pas évolué depuis longtemps. C’est ce qui explique la fluctuation et la faiblesse de leurs récoltes, qui restent dépendantes des aléas climatiques. Ces agriculteurs sont également victimes de leur faible niveau d’instruction qui rend difficile l’adoption de nouvelles techniques agricoles», explique Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome.

«C’est tout un état d’esprit qu’il faut développer. Pour y remédier, il est recommandé de cibler la nouvelle génération d’agriculteurs plus aptes à accepter le changement. Comme il est possible d’apporter une certaine amélioration au niveau du process de production, notamment en matière d’utilisation des intrants», précise Mouhajir. En effet, plusieurs études ont montré que l’augmentation du rendement dans les activités agricoles ne dépend pas uniquement de l’utilisation des nouvelles technologies. Des résultats tangibles sont réalisés avec l’adoption de nouvelles variétés de semences plus productives et plus résistantes à la sécheresse et aux maladies.

 

 

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