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La fréquence des grèves est un bon indicateur pour mesurer le climat social d’un pays. Dans sa dernière livraison du mois d’avril 2017, le Centre marocain de conjoncture dresse un panorama de la grève au Maroc.
Ainsi selon l’institut conjoncturiste, le tissu productif national a connu en 2016 le déclenchement de 218 confits collectifs, en recul de 17,7%.
Ces grèves ont été déclenchées dans 176 entreprises et établissements, dont certains ont connu plusieurs grèves. Ces entités emplois près de 26.000 salariés, dont 14,9 ont participé à ces grèves, ce qui donne un taux de participations de 57,3%, soit une hausse de 21 points par rapport à 2015.
Si le nombre de grèves a diminué, en revanche, les «journées perdues» ont connu une progression significative : en 2016, les grèves ont occasionné 497.500 journées perdues, contre seulement 267.700 en 2015, ce qui représente une progression spectaculaire de 86% en une seule année.
«Force est de constater que le nombre de journées perdues accuse une hausse inhabituelle correspondant à 33,4 jours par gréviste contre des seuils beaucoup plus faibles relevés durant les années antérieures», comment le CMC.
Le CMC nous renseigne également sur les principaux motifs des grèves au Maroc en 2016. Il ressort que près d’une grève sur quatre (114 cas) a pour cause le retard dans le paiement des salaires. Le licenciement de salariés arrive en deuxième place (14,8% des cas), suivi par les problèmes liés aux avantages sociaux (14%), ou des préoccupations relevant de la protection sociale.
Sur le plan sectoriel, la branche des services a été la plus touchée par les grèves en 2016 (100 grèves dans 78 établissements). Elle est suivi de l’industrie (62 grèves et 45 établissements), l’agriculture (25 grèves et 23 établissements), BTP (18 grèves et 15 établissements) et le commerce (13 grèves et 11 établissements).
