L’adoption de la loi portant sur la couverture médicale des indépendants est imminente. Pas moins de 11 millions de personnes devraient bénéficier d’une couverture médicale leur permettant de faire face aux coups durs portés par les maladies.

En dressant son bilan social au Parlement la semaine dernière, Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, a fait une annonce, qui devrait en réjouir plus d’un. En effet, la loi portant sur la couverture médicale des indépendants (avocats, notaires, experts-comptables, etc.) devrait être présentée pour adoption dans les semaines à venir. L’enjeu est de taille, car avec l’avènement de cet instrument juridique, ce sont pas moins de 11 millions de personnes (indépendants et ayant droits), qui devraient bénéficier d’une couverture médicale leur permettant de faire face aux coups durs portés par les maladies et aux griefs. Contactée par nos soins pour apporter des éclairages sur les enjeux de l’adoption de cette loi et les véritables raisons de son retard, l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) s’est abstenue de répondre. Au-delà de cette précision, il est clair que l’adoption d’une telle mesure devrait permettre aux indépendants de voir le bout du tunnel car certains d’entre eux ne disposent, jusque-là, d’aucune protection sociale. Toutefois, les plus aisés ont recours aux compagnies d’assurances afin de bénéficier d’une protection sociale ne couvrant pas parfois les pathologies chroniques. Par ailleurs, le régime d’assurance maladie des indépendants, qui sera géré par la CNSS, a l’avantage d’offrir le même panier de soins que l’assurance maladie obligatoire (AMO). Sous un angle structurel, il est clair que la généralisation de la couverture médicale au Maroc est difficilement réalisable en l’absence d’un régime de protection sociale des indépendants et de leurs ayants droit, qui constituent une grande frange de la population. Cela dit, il est utile de préciser que les hommes de droit (notaires, avocats), ont mis en place des régimes spécifiques de couverture médicale leur permettant de faire face aux risques induits par les maladies et autres maux. En effet, le Conseil national de l’ordre des notaires a conclu récemment un contrat collectif de prévoyance. La convention scellée avec Wafa Assurance concerne la couverture sociale du notaire, sa famille, ainsi que ses collaborateurs (assurance maladie, invalidité et décès). Pour leur part, les avocats bénéficient depuis près de 7 ans d’une couverture médicale couvrant les maladies chroniques grâce à la Mutuelle générale des barreaux du Maroc. En définitive, ces initiatives sont certes louables, mais la question de leur pérennité se pose eu égard aux risques de déficit pouvant surgir à tout moment au sein de ces régimes spécifiques. D’où l’opportunité de la mise en place d’un régime unique de couverture médicale des indépendants, géré par la CNSS dont l’expertise en la matière est avérée. 

Momar  Diao