Autrement dit : Sinistrose

Autrement dit : Sinistrose

amine

Sans vouloir jouer les «déclinologues» de circonstance, il y a des jours comme ça où tout nous semble gris et où l’on se laisse contaminer par la morosité ambiante.

Il faut dire que les motifs de satisfaction de notre économie se font rares en ce moment. Pas moyen de se laisser griser par les discours laudatifs de certains membres du gouvernement, ni envoûter par l’optimisme, parfois béat, de nos dirigeants. 

Car, à observer ce début d’année 2016, c’est peu dire que «l’entreprise» Maroc n’est pas au mieux de sa forme. Elle a cruellement manqué durant des mois de sa principale matière première, c’est-à-dire l’eau. Conséquence : le HCP a émis un «profit warning» sur la croissance du PIB qui devrait s’établir à un tout petit 1,3%. Nous sommes bien loin de ce qui avait été annoncé dans le «businessplan» du PJD, qui nous promettait, avant les élections de 2011, une croissance régulière supérieure à 5%. En finance, on appelle cela un businessplan surestimé. 

La finance justement, parlons-en. Les résultats annuels des sociétés cotées commencent à tomber, et là aussi, l’ambiance n’est pas à la fête. De grosses capitalisations voient leur bénéfice s’étioler, tandis que les alertes sur résultats se succèdent. Bref, tout porte à croire que, globalement, cette année ne sera pas un grand cru pour la corbeille casablancaise. 

Les industriels, quant à eux, ont le moral dans les chaussettes. Une enquête du Centre marocain de conjoncture nous révèle que le ralentissement de la croissance est confirmé par les chefs d’entreprise. On apprend ainsi que 72% des responsables du secteur industriel enquêtés déclarent qu’en 2016 leurs activités respectives seraient faibles. Ils jugent également insuffisantes les mesures de la Loi de Finances pour relancer la dynamique de croissance. Sinistrose quand tu nous tiens ! 

Et ce n’est pas notre chère classe politique qui va nous enchanter. Celle-ci est plus occupée à se chamailler à coup de violence verbale, de déclarations chocs, quand cela ne tourne pas tout simplement à la foire d’empoigne. Le temps risque de paraître long jusqu’aux élections d’octobre. 

Il ne nous reste plus qu’à «cultiver notre jardin» en attendant des jours meilleurs. 

Amine Elkadiri

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