Auto Expo 2016 : Le marché du VO a tendance à se professionnaliser

Auto Expo 2016 : Le marché du VO a tendance à se professionnaliser

Fabien Lecoeuche

Plusieurs acteurs du secteur s’intéressent à ce segment. Tous les marchés matures pratiquent la reprise auto. Le point avec Fabien Lecoeuche, directeur Argus Maroc.

Finances News Hebdo : Comment jugez-vous l'évolution du marché de l'occasion (VO) au Maroc ?

Fabien Lecoeuche : Ce marché est clairement en train de changer depuis la nouvelle Loi de Finances de 2013, per­mettant aux professionnels de vendre en payant uniquement la TVA sur la marge du véhicule d’occasion.

Depuis 3 ans, la majorité des importa­teurs, des filiales et des concessionnaires indépendants a étudié l’opportunité d’aller sur ce marché, et certains ont commen­cé à s’approprier ce nouveau business depuis 2014 en mettant en place des équipes dédiées, un processus de reprise et de commercialisation adapté et des showrooms.

Tous les acteurs se mobilisent et sont conscients qu’il est impératif d’inclure la reprise et la revente de véhicules d’occa­sion pour garder leur place sur le marché automobile marocain dans les 3 prochaines années. C’est une nouvelle source de marge commerciale et de revenus pour les ateliers, et c’est un élément différenciant pour les clients de véhicules neufs.

Donc oui, le marché du véhicule d’occasion est en train de se professionnaliser au sein de l’écosystème automobile maro­cain représenté par les importateurs, les loueurs, les gros marchands, les socié­tés de financement, les assureurs et les experts.

F.N.H. : La reprise peut-elle doper le marché du neuf ?

F. L. : 100% des constructeurs du monde entier utilisent la reprise pour augmenter leurs parts de marché, maîtriser leur valeur résiduelle et accélérer le renouvellement des véhicules par leurs clients. Il s’agit aussi de rendre les clients plus captifs à la marque et aussi améliorer leur image sur le marché en répondant à tous les besoins des clients.

La réponse à cette question est donc déjà connue par tous les constructeurs, et déjà en pratique dans tous les marchés matures.

F.N.H. : Quelles sont les contraintes qui perturbent les importateurs pour développer la reprise ?

F. L. : Au travers des deux clubs argus organisés fin 2015 et début 2016, nous avons pu constater de façon objective qu’il y avait clairement beaucoup plus d’oppor­tunités que de contraintes pour aller sur ce marché. Les deux contraintes majeures sont, d'une part, avoir des équipes dédiées et bien formées pour aborder ce nouveau métier de l’occasion, et d'autre part, avoir des processus administratifs plus simples et plus rapides. Actuellement, les délais de traitement sont beaucoup trop longs, et la contrainte de la double détention est un frein important pour les professionnels.

Il faut rappeler en effet que l’une des clefs de la réussite dans le business des véhicules d’occasion est la rapidité entre l’achat et la revente.

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